Le festival Cinemania, qui s'est ouvert hier soir, rend hommage au réalisateur français Claude Miller, décédé le 4 avril dernier. À cette occasion, La Presse s'est entretenue avec Annie Miller, épouse du cinéaste, et Yves Jacques, qui a joué dans sept de ses films.

Une des bonnes prises du festival Cinemania qui se déroule actuellement à Montréal est sans doute Thérèse Desqueyroux, le tout dernier film de Claude Miller mettant en vedette Audrey Tautou et Gilles Lellouche.

Le film, qui n'est pas encore sorti en France, s'inscrit parmi les cinqoeuvres de la rétrospective que présente Cinemania afin de rendre hommage à Miller, un ami du Québec, disparu le 4 avril à Paris. Pour l'occasion, son épouse Annie est en ville jusqu'à demain et présentera les films projetés à l'Impérial.

Lorsqu'on lui demande si elle est devenue l'ambassadrice de l'oeuvre du réalisateur, elle répond par l'affirmative. «Je le fais avec un mélange d'émotion, de plaisir et de chagrin», dit-elle.

Au-delà du regard admiratif que cette femme, productrice de son métier, porte sur le réalisateur, elle rappelle que l'enfance se trouvait au coeur de son travail. «La problématique de l'enfance lui importait énormément, dit-elle. Lorsque je pense à lui, c'est comme à un grand cinéaste, mais aussi comme au petit garçon que j'ai connu. Ce petit garçon en lui l'aidait à traduire des émotions que nous retrouvions dans ses films.»

Un homme chaleureux, selon Yves Jacques

Depuis Vancouver où il se trouve pour jouer dans la pièce La face cachée de la lune de Robert Lepage, le comédien Yves Jacques indique que Miller aimait décortiquer un drame. «Il aimait partir d'un drame pour comprendre ce qui avait mené à celui-ci. C'est le cas dans Thérèse Desqueyroux où il essaie de voir ce qui conduit cette femme à poser un geste grave contre son mari. Il affectionnait le côté humain des problèmes.»

Yves Jacques, qui interprète l'avocat d'Audrey Tautou dans ce film, a joué dans sept longs métrages de Miller. Du réalisateur, il garde le souvenir d'un homme chaleureux. «Il avait cette force de faire dès le départ un bon casting. C'est 75% du travail, dit-il. Il avait toujours des mots encourageants. Il travaillait dans la douceur.»

Le comédien a été remarqué par le réalisateur alors qu'il jouait dans la pièce L'importance d'être Constant d'Oscar Wilde au Théâtre Chaillot à Paris. «Il avait noté mon nom dans un de ses petits calepins de moleskine qu'il avait toujours sur lui pour noter des noms, des idées, des expressions, etc. En audition, nous avons eu un coup de foudre artistique.»

Outre Thérèse Desqueyroux, l'hommage fait à Claude Miller comprendra la présentation des films La meilleure façon de marcher, Garde à vue, L'effrontée et L'accompagnatrice.

En mourant, Claude Miller a laissé des projets, des scénarios encore en chantier, mais qui pourraient devenir des longs métrages. «Oui, il a laissé des choses, reconnaît sa femme Annie. Il n'est pas impossible que notre fils Nathan, lui-même réalisateur, prenne le relais.»

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La programmation de Cinemania: www.festivalcinemania.com