Le sulfureux réalisateur autrichien Ulrich Seidl, dont le film Paradies: Hoffnung, en compétition à la Berlinale, s'attaque à l'obésité chez les adolescents, a annoncé vendredi un projet de nouveau film «parlant des hommes à la cave».

«J'ai l'intention de continuer à vous embêter», a lancé joyeusement le réalisateur, peu aimé dans son pays, en annonçant ce nouveau film intitulé Dans la cave.

«Sans doute terminé cette année, il s'agit d'un film sur les hommes, qui boivent, font la fête et bricolent à la cave qui est aussi ténèbres, crime, violence», a-t-il ajouté en évoquant la cave dans «l'inconscient collectif», renvoyant à mots couverts à l'affaire Natascha Kampusch, une adolescente autrichienne enlevée à 10 ans et séquestrée dans une cave par son ravisseur pendant plus de huit ans.

Dans Paradies: Hoffnung (Paradis: espérance), troisième volet d'une trilogie, Seidl filme des adolescents obèses réunis dans un camp où ils doivent perdre du poids. Au coeur de ce stage à la militaire: Melanie, 14ans, (Melanie Lenz) qui tombe amoureuse du médecin et directeur, quinquagénaire (Joseph Lorenz).

Seidl a expliqué que sa trilogie (Paradis: amour, Paradis: foi, et Paradis: espérance) partait d'innombrables heures de tournage qui ne devaient former «qu'un seul film de six heures». «Mais cela aurait été trop lourd pour le spectateur».

Le premier volet, Paradis: amour, présenté à Cannes en 2012, évoque une femme, mère d'une fille pubère, qui se rend au Kenya trouver le sexe et la tendresse qu'elle ne trouve pas chez elle. Le deuxième, Paradis: foi, évoque le destin d'une catholique fanatique.

Pour Paradis: espérance, le réalisateur a fait appel à «des adolescents qui ne sont pas des acteurs professionnels et ont dû improviser parfois à partir du scénario de départ, ce qui a demandé une longue préparation».

Derrière le thème de société qu'est l'obésité, il y a surtout la personnalité d'une «lolita» et «une histoire de lolita vue par elle», a ajouté le réalisateur.

Personnage clé de cette histoire, le médecin et directeur dont elle tombe amoureuse, «impénétrable», ni prédateur, ni pervers, «touché par l'amour de la jeune fille qui est chaste et qui le touche», a décrit son interprète, Joseph Lenz.

Seidl a fait appel à une légende du cinéma américain indépendant, Ed Lachman, pour tourner son film.