Inscrit à la compétition officielle de la prochaine Berlinale, le cinéaste Denis Côté est là où il voulait être pour présenter son nouveau film, Vic et Flo ont vu un ours.

Et pour être à Berlin en février, il a annulé sa sélection à la Quinzaine des réalisateurs, un des volets de Cannes.

«Le film était déjà invité à la Quinzaine et à la section Forum de la Berlinale, raconte M. Côté rencontré au Centre PHI. J'ai averti la gang de Berlin que j'étais intéressé par la compétition officielle. Ils m'ont laissé tergiverser durant trois, quatre semaines. Entretemps, j'ai accepté la proposition de la Quinzaine avec plaisir tout en disant aux organisateurs que j'attendais des nouvelles pour la compétition à Berlin. Je n'avais aucun espoir. Finalement, j'ai été accepté.»

Le cinéaste admet que «ça fait très drôle» de contacter les gens de Cannes pour dire qu'il préférait Berlin, mais assure qu'ils ont été compréhensifs sur la Croisette.

«C'est le rêve de n'importe quel cinéaste d'auteur d'être dans ces gros festivals-là. Il y a la compétition officielle à Cannes, à Venise et à Berlin», dit-il.

Depuis la sortie de son premier long métrage, Les états nordiques, en 2005, tous les films de M. Côté ont été sélectionnés à Locarno, Cannes (Quinzaine), Berlin ou Sundance. «J'ai toujours été très chanceux de trouver un grand rendez-vous pour la première mondiale de mes films.»

Film mettant en vedette Pierrette Robitaille, Romane Bohringer et Marc-André Grondin, Vic et Flo ont vu un ours raconte l'histoire de deux femmes qui, après 10 ans d'intimité en prison, se retrouvent dans une cabane à sucre au fond des bois.

Ce retour au monde libre se fait sous la supervision d'un agent de libération conditionnelle.

Le côté rural des choses

Mercredi soir, au Centre PHI, où M. Côté présentait le premier des cinq films d'une «carte blanche», les spectateurs ont pu voir la bande-annonce de Vic et Flo. Fidèle à son habitude, le cinéaste place ses personnages dans des lieux très isolés, ont pu constater les spectateurs.

«C'est sûr que j'ai toujours fait des films du côté rural des choses, dit-il. J'ai l'impression que d'installer des personnages dans la ruralité les rend beaucoup plus libres qu'en ville. Il me semble y avoir plus de champs de possibles à la campagne.»

Pour les intéressés, le Centre PHI présente quatre autres sélections de M. Côté d'ici le 30 janvier, dont My Joy de Sergei Loznitsa ce soir.

«J'ai choisi des films que les cinéphiles d'ici n'avaient jamais vus, dit-il. Le programmateur Danny Lennon m'a dit de suggérer des films découverts dans des festivals à l'étranger. Ce ne sont pas tous des chefs-d'oeuvre. Mais ça me fait plaisir de partager de petites curiosités comme celles-ci.»