Le Festival de cinéma de Rome ouvre ses portes vendredi avec le film d'un réalisateur tadjik, symbole d'une édition bien moins «glamour» que les années précédentes mais dont la programmation est défendue avec enthousiasme par son directeur Marco Müller, venu de la Mostra de Venise.

L'honneur de fouler pour la première fois le tapis rouge reviendra à l'acteur russe Egor Beroev, protagoniste du long métrage inaugural Dans l'attente de la mer de Bakhtiar Khudojnazarov, à l'actrice et top modèle Anastassia Mikoultchina ainsi qu'aux ambassadeurs de Russie, d'Allemagne et de France, et à diverses vedettes du cinéma italien.

Pour cette septième édition du Festival de Rome, M. Müller, un Italien qui parle aussi l'anglais, le français et le chinois, a sélectionné 13 longs métrages, tous en première mondiale.

Il a remercié devant la presse «l'équipe du festival» pour l'avoir aidé à monter l'opération «avec passion et enthousiasme» malgré des délais très restreints depuis sa nomination en mai dernier.

Interrogé sur une baisse des billets prévendus (-15% sur un an), M. Müller a rejeté l'idée d'un festival élitiste. «Je ne vois pas en quoi il aurait perdu son caractère populaire», a-t-il dit en soulignant qu'une énorme tente de 1400 places a été installée. «Nous ne l'aurions pas fait si nous ne pensions pas la remplir», a-t-il fait valoir.

«Il y a des films hollywoodiens, des films américains très accessibles au plus grand nombre», a-t-il souligné. Selon M. Müller, il n'y a pas dans la programmation de séparation entre films populaires et films d'auteur, «nous avons juste pris les films plus beaux que d'autres».

La sélection est volontairement «décalée» avec des cinéastes encore méconnus comme les trois représentants de l'Italie : Claudio Giovannesi pour Ali a les yeux bleus, Paolo Franchi pour Ils appellent ça l'été et Pappi Corsicato pour Le visage d'une autre.

Les États-Unis seront représentés par Marfa Girl de Larry Clark et A Glimpse Inside the Mind of Charles Swan III, de Roman Coppola, fils du réalisateur d'Apocalypse Now, et la France par Main dans la main de Valérie Donzelli (La guerre est déclarée) et Un enfant de toi de Jacques Doillon.