Une femme qui a la capacité de voir l’avenir doit protéger trois adolescentes d’un homme qui les traque, car lui-même a vu dans son avenir qu’elles le tueront.

Dakota Johnson, qui tient le rôle principal de Madame Web, était récemment l’animatrice de Saturday Night Live. Lors de son monologue d’ouverture, elle a blagué que le long métrage « est dans l’univers Marvel et met aussi en vedette Sydney Sweeney, alors, c’est comme si l’intelligence artificielle avait conçu le film parfait pour votre chum ».

Il s’agit presque d’un exemple parfait de « c’est drôle parce que c’est vrai ».

L’œuvre de la réalisatrice S. J. Clarkson – elle ne mérite qu’une partie du blâme – est à ce point dépourvue d’âme et de joie qu’elle pourrait effectivement être la création d’une machine.

Madame Web ne fait pas partie de l’Univers cinématographique Marvel (MCU), mais bien de l’Univers Spider-Man de Sony (SSU), qui regroupe également les déplorables Morbius, Venom et sa suite Let There Be Carnage. Un troisième Venom et Kraven the Hunter s’ajouteront aussi cette année.

Pourquoi ?

Le succès commercial du premier Venom – 856 millions au box-office mondial – ne sera probablement jamais répliqué, mais l’antihéros était déjà fort populaire avant que Tom Hardy ne l’incarne au cinéma. Dans les bandes dessinées, Madame Web est un personnage obscur, alliée de Spider-Man. Elle est âgée, aveugle et paralysée. Sans dire qu’il n’y a pas matière à écrire un scénario potable, aucun amateur de comics ne souhaitait voir les aventures de la super médium transposées au grand écran.

Malgré tout, Sony Pictures a mandaté cinq personnes – y compris la réalisatrice – pour adapter son histoire en un ennuyeux long métrage. Sans surprise, incarnée par Dakota Johnson, Cassandra Web a rajeuni. On a greffé à ses origines trois jeunes Spider-Women : Julia Cornwall (Sydney Sweeney), Mattie Franklin (Celeste O’Connor) et Anya Corazon (Isabela Merced). La dynamique entre les trois actrices est l’une des rares réussites.

La menace provient d’Ezekiel Sims (Tahar Rahim, atroce), un homme qui a trouvé un moyen d’hériter des pouvoirs des « hommes-araignées » péruviens – la façon SSU de ruiner le mythe, comme les midi-chloriens de Star Wars : The Phantom Menace. Hanté par des visions de sa mort aux mains de trois Spider-Women, Sims cherche à les éliminer afin d’échapper à son destin.

Toutefois, Cassandra Web détient aussi le don de clairvoyance. Le hasard veut qu’elle, les trois jeunes femmes et le méchant se trouvent dans le même wagon de train à New York. L’ambulancière leur sauvera la vie et deviendra leur mère adoptive par procuration. Dakota Johnson possède un talent naturel pour jouer les femmes désintéressées et distantes. Le rôle de Cassandra Web lui va au départ comme un gant, puis ne lui fait plus à mesure qu’on devrait sentir qu’elle se rapproche du trio de jeunes femmes.

Passons en rafale nos autres critiques.

L’antagoniste n’a aucune prestance et aucun intérêt. Qu’il porte un piètre costume de Spider-Man n’aide en rien. La réalisation, qui emprunte au genre horreur, parvient par moments à le rendre inquiétant. L’affrontement final est assez impressionnant, mais aucunement en raison de lui. Du reste, l’action est très faible.

L’excellent Adam Scott joue Ben Parker, alias Oncle Ben. Emma Roberts incarne sa sœur. C’est le plus près que s’approche Sony d’inclure Peter Parker dans son univers Spider-Man… Madame Web ne tisse d’ailleurs aucun lien avec les autres films du SSU.

En salle

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Madame Web

Film de superhéros

Madame Web

S.J. Clarkson

Avec Dakota Johnson, Sydney Sweeney, Celeste O’Connor

1 h 57
En salle le 14 février

2,5/10