Mean Girls, l’original, aura 20 ans dans quelques mois. Le film écrit par Tina Fey (Saturday Night Live, 30 Rock) a bien vieilli, mais date tout de même d’une autre époque. On peut difficilement en vouloir aux jeunes d’aujourd’hui s’ils ignorent son existence, alors que leurs parents l’ont vu en salle ou en DVD.

Le long métrage a été adapté pour la scène en 2017 par Tina Fey. Son mari, Jeff Richmond, et Neil Benjamin signaient la musique et les paroles, respectivement. Le spectacle a été présenté sur Broadway et en tournée jusqu’en 2020.

Mean Girls 2024 est la combinaison des deux œuvres. À l’exception de quelques changements mineurs, il s’agit de la même histoire. Plusieurs répliques sont les mêmes, mot pour mot. Le trio derrière la comédie musicale ainsi que les réalisateurs Samantha Jayne et Arturo Perez Jr. ont habilement intégré une vingtaine de chansons et des numéros de danse au récit. Pour la plupart drôles et accrocheuses, ces pièces sont magnifiquement interprétées par la nouvelle distribution.

PHOTO JOJO WHILDEN, FOURNIE PAR PARAMOUNT PICTURES

Jaquel Spivey (Damian), Angourie Rice (Cady) et Auli’i Cravalho (Janis) dans Mean Girls

Angourie Rice (la dernière trilogie Spider-Man, Honor Society) reprend le rôle de Cady Heron qu’incarnait Lindsay Lohan. Elle est tout aussi convaincante que sa prédécesseure, même plus lors de ses premiers pas à l’école North Shore – quoique moins crédible lorsqu’elle se « plastifie ». Cady a grandi avec sa mère (Jenna Fischer) au Kenya et ignore tout de la loi de la jungle du secondaire. Ses premiers amis, Janis (énergique Aulj’i Cravalho) et Damian (hilarant Jaquel Spivey), lui apprennent les bases pour survivre. Lorsque le trio des Plastiques, mené par Regina George, aussi populaire que craint, invite Cady à dîner à sa table, une expérience sociologique s’en suit. L’actrice et chanteuse Reneé Rapp, qui a joué dans la comédie musicale, succède à Rachel McAdams dans le rôle de Regina. Davantage intimidante que malicieuse, elle brille chaque fois qu’elle chante et sa voix n’a rien à envier à celle de Lorde ou de Billie Eilish.

La majorité des jeunes comédiens sont justes, mais il est difficile de ne pas les comparer à l’ancienne distribution qui était excellente.

Bebe Wood n’est pas aussi présente à l’écran dans la peau de Gretchen Wieners et semble ainsi plus effacée, tandis que l’autre Plastique, Karen Shetty, jouée par Aventika, prend plus de place, mais n’atteint pas toujours la cible. Son numéro sur les costumes d’Halloween sexy est cependant fort divertissant.

De son temps

Les téléphones intelligents sont évidemment omniprésents tout comme les réseaux sociaux, ajoutés au scénario. Non seulement on n’y recourt pas à outrance, mais ils donnent aussi lieu à de bons gags et remplacent en partie la narration par Cady de l’original.

Le directeur Duvall (Tim Meadows) et Mlle Norbury (Tina Fey) sont toujours en poste à l’école North Shore, mais la diversité de ses élèves est franchement plus vaste. Encore ici, on le fait naturellement sans jamais l’appuyer.

La solidarité féminine – ou son absence – demeure au cœur de l’histoire. Le livre Queen Bees and Wannabes, de Rosalind Wiseman, qui traite des relations entre jeunes femmes au secondaire, a inspiré Tina Fey en 2002 et son propos est toujours aussi pertinent.

On pourrait comparer cette nouvelle version de Mean Girls à des retrouvailles scolaires. Certes, les élèves ont rajeuni plutôt que vieilli, mais on y retrouve cette familiarité réconfortante qui nous fait à la fois réaliser que le temps passe et qu’on peut le rattraper en un instant.

En salle

Consultez l’horaire du film
Mean Girls (V. F. : Méchantes ados)

Comédie

Mean Girls (V. F. : Méchantes ados)

Samantha Jayne et Arturo Perez Jr.

Avec Angourie Rice, Reneé Rapp, Aulj’i Cravalho

1 h 52

7/10