Un compositeur en proie au syndrome de la page blanche rencontre à New York une séduisante capitaine de bateau-remorqueur, qui bouleverse sa trajectoire.

Le septième long métrage de Rebecca Miller, le premier depuis le documentaire qu’elle a consacré en 2017 à son célèbre père, le dramaturge Arthur Miller (Mort d’un commis voyageur), s’inspire du métier de son fils compositeur, Cashel Day-Lewis. Ce n’est pas pour autant une histoire de famille.

C’est plutôt l’histoire d’un compositeur, Steven (Peter Dinklage), qui combat avec peine le syndrome de la partition blanche depuis l’échec de son dernier opéra et sa dépression subséquente. Les médicaments que lui refile à l’envi son ancienne psy Patricia (Anne Hathaway), devenue depuis sa femme, ne semblent pas avoir les effets désirés sur ses crises d’anxiété et sur son manque d’inspiration.

Par hasard, dans un bar de Brooklyn, Steven rencontre Katrina (Marisa Tomei), capitaine d’un bateau-remorqueur originaire de Baton Rouge, de son propre aveu « accro à la romance », qui aura l’effet d’un ouragan sur sa vie. Parallèlement, le fils de Patricia, une obsédée de la propreté qui renoue avec le catholicisme, vit ses premiers émois amoureux avec la fille de leur femme de ménage.

On pense, forcément, au cinéma de Woody Allen, influence indéniable du précédent long métrage de fiction de Rebecca Miller, le plutôt charmant Maggie’s Plan (avec Greta Gerwig et Ethan Hawke), en 2015. Cette fois en plus loufoque.

Miller, artiste multidisciplinaire qui était peintre au départ, puis comédienne, avant de passer derrière la caméra, a eu la bonne idée de faire appel à Bryce Dressner, guitariste de The National, pour sa trame sonore. La pièce qui accompagne le générique est quant à elle signée Bruce Springsteen.

She Came to Me, présenté en ouverture de la dernière Berlinale, est une comédie romantique qui décortique le genre, avec ses mises en abyme et ses références à d’autres formes d’art (l’opéra en particulier). Ce n’est pas un film mémorable, tant s’en faut. Mais malgré les carences de son scénario – les revirements sont improbables même pour une fable –, c’est plutôt amusant, voire émouvant par moments. On sourit plus qu’on rit, mais c’est juste assez décalé et spirituel pour se distinguer de toutes les comédies romantiques formatées du cinéma hollywoodien.

En salle

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She Came to Me

Comédie romantique

She Came to Me

Rebeccar Miller

Peter Dinklage, Anne Hathaway, Marisa Tomei

1 h 42

6/10