Les amours d’Anaïs Comme une tornade

À 30 ans, une femme peu installée dans sa vie commence une liaison avec un homme plus mûr, mais se retrouve complètement fascinée par la femme de ce dernier, une autrice dont elle tombe amoureuse…

Le charme de ce premier long métrage de Charline Bourgeois-Tacquet est largement dû à la présence d’Anaïs Demoustier. Même si la protagoniste de cette comédie sentimentale porte le même prénom que la comédienne (la cinéaste s’amuse de cette possibilité d’amalgame), il s’agit bel et bien ici d’une composition, laquelle, il est vrai, sied à merveille à la personnalité de celle qu’on a notamment pu voir dans Une nouvelle amie (François Ozon).

Celle qui, il y a deux ans, a remporté le César de la meilleure actrice grâce à sa performance dans Alice et le maire (Nicolas Pariser) se glisse cette fois dans la peau d’une jeune femme à peine trentenaire. Véritable tornade partout où elle passe, dans tous les aspects de sa vie, Anaïs fait pourtant partie de ces gens qui ne semblent jamais parvenir à se fixer quelque part, ni intellectuellement ni physiquement.

Larguant un fiancé qui ne lui plaît plus, elle commence d’ailleurs une liaison avec un homme de lettres plus mûr (Denis Podalydès) pour finalement s’intéresser davantage à la femme de ce dernier (Valeria Bruni Tedeschi), une autrice qu’elle admire. On pressent une joute sentimentale à la Éric Rohmer ; la réalisatrice préfère une approche énergique à la Jean-Paul Rappeneau, époque Le sauvage. Cette approche donne à ce long métrage son originalité. Saluons aussi la façon avec laquelle la relation entre les deux femmes, superbement filmée, est dépeinte.

Face à tant d’impétuosité, et face à un personnage qu’elle aurait très bien pu incarner elle-même il y a 20 ans, Valeria Bruni Tedeschi offre calme, sensualité et retenue.

Lancé l’an dernier à la Semaine de la critique du Festival de Cannes, Les amours d’Anaïs est offert sur la plateforme Crave, ainsi qu’en vidéo sur demande.

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