Des parents découvrent que leur fils a vendu en douce leurs objets personnels, dont certains précieux. Ce dernier leur avoue qu’il n’a pas agi seul, mais avec la complicité d’une organisation qui regroupe des ados préoccupés par la crise climatique et qui amassent de l’argent pour financer un mystérieux projet.

Le plus récent film du comédien et réalisateur Louis Garrel (L’homme fidèle) est une fable écologique et urbaine. Un moyen métrage comique sur un sujet sérieux, avec en toile de fond le charme discret d’une bourgeoisie dépassée par notre époque.

Assez drôle et attachant au début, La croisade n’arrive toutefois pas à nous faire oublier ses maladresses, et son scénario bancal (coécrit par Garrel et Jean-Claude Carrière) qui surfe entre utopie et dystopie. Il s’agit de l’ultime scénario de Carrière, le prolifique écrivain est disparu en février 2021.

Abel et Marianne, un couple de bobos parisiens interprété par Louis Garrel et Laetitia Casta (aussi partenaires dans la vie), découvrent que leur fils de 13 ans a dilapidé leurs précieux biens. Ils comptabilisent les pertes : la robe de Dior, la veste de cuir, les livres rares, les grands crus… tous vendus pour financer l’organisation secrète dont leur fils est membre. Pour réaliser des projets urgents pour sauver la planète.

Dans la foulée de la popularité de Greta Thunberg, les coauteurs ont imaginé un conte d’anticipation où les enfants prennent en main le sort de la planète bleue. Un monde à la fois terrifiant et réconfortant dans lequel les idéaux de la jeunesse sont des valeurs refuges. D’ailleurs, la jeune militante suédoise apparaît au milieu du film, grâce à un court extrait de son discours à l’ONU en 2019, dans lequel elle déplorait l’inaction des dirigeants : « Comment osez-vous ! »

Malheureusement, l’humour et le rythme s’étiolent en cours de route. Comme si les personnages cherchaient des raisons pour faire avancer le récit. La caméra fébrile bouscule constamment le cadre, laissant le spectateur en panne de point de vue. Car La croisade s’éloigne des enjeux climatiques pour évoquer l’amour, la sexualité, la fidélité, etc. Des réflexions d’adultes tenues par des enfants, comme dans une comédie romantique. Le récit devient alors moins pertinent, jusqu’à la scène finale un peu plaquée.

C’est surprenant d’entendre le personnage de Louis Garrel dire à sa partenaire qu’il a « pris un foutu coup de vieux »… à 38 ans. Par chance, son film nous prouve qu’il a gardé son cœur d’enfant. Il n’a donc pas besoin de donner aux adultes le mauvais rôle.

En salle

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La croisade

Comédie dramatique

La croisade

Louis Garrel

Avec Laetitia Casta, Joseph Engel et Louis Garrel

1 h 10

6/10