Le quotidien d’un coursier à vélo, qui tient une balado où il fait valoir ses idées conspirationnistes, est bouleversé par l’arrivée d’une nouvelle voisine. La grande fascination qu’il éprouve pour cette influenceuse célèbre aura des conséquences.

La particularité du deuxième long métrage de Patrice Laliberté (Jusqu’au déclin) tient principalement à son style. Tourné avec un téléphone intelligent en guise de caméra, le film bénéficie de la légèreté et de la souplesse dont a pu tirer profit le réalisateur en tournant des scènes qui n’auraient probablement pas pu être captées de la même manière autrement. Quelques-unes d’entre elles se révèlent assez spectaculaires, notamment celles où l’on suit de près le protagoniste – un coursier à vélo au service d’un patron plutôt louche (Marc Beaupré) – dans la circulation du centre-ville de Montréal.

Très belle journée se distingue ainsi par son rythme haletant, par le dynamisme de la mise en scène, ainsi que par cette façon de vouloir entraîner le spectateur dans une histoire bien ancrée dans l’air du temps.

Hélas, le scénario, écrit pourtant à huit mains (Nicolas Krief, Patrice Laliberté, Guillaume Laurin et Geneviève Beaupré en sont les signataires), n’est pas vraiment à la hauteur. Plusieurs pistes sont empruntées pour ensuite être pratiquement abandonnées en cours de route. Même s’il est normal que des personnages périphériques ne fassent que passer dans un récit construit autour de la vie d’un coursier, il aurait quand même été intéressant d’en apprendre davantage sur la vedette influenceuse (Sarah-Jeanne Labrosse) et la fascination qu’elle exerce auprès de son nouveau voisin.

On aurait surtout voulu savoir aussi comment le protagoniste solitaire s’est progressivement enfoncé depuis 10 ans dans ses visées conspirationnistes, qu’il décrit maintenant dans une émission balado. Ce jeune homme croit en effet vivre désormais dans un monde parallèle depuis la prophétie des Mayas à propos de la fin du monde – ou prévoyaient-ils la fin d’un monde ? – censée survenir en 2012. Oui, mais encore ?

Les lacunes du scénario sont cependant compensées par l’approche très fébrile du cinéaste et sa réalisation, très tendue. Guillaume Laurin, fidèle complice du cinéaste, offre également une bonne performance. Mais au-delà du style, cette Très belle journée avait sans doute le potentiel d’en être une plus belle encore.

À l’affiche dès ce vendredi

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Très belle journée

Drame

Très belle journée

Patrice Laliberté

Avec Guillaume Laurin, Sarah-Jeanne Labrosse, Marc Beaupré

1 h 15

6/10