La fine fleur Agréable comme un printemps ★★★

Acculée à la faillite et voyant son exploitation familiale sur le point d’être rachetée par un puissant concurrent, une grande créatrice de roses accueille par dépit trois nouveaux employés sans expérience en horticulture, issus de programmes en réinsertion sociale.

La fine fleur fait partie de ces films dont la progression dramatique est archiprévisible, mais qui charment néanmoins grâce, dans ce cas-ci, à l’environnement dans lequel l’intrigue est campée, aux décors ravissants, à la fraîcheur printanière qu’on y trouve, et, principalement, à la présence de Catherine Frot, absolument parfaite dans le rôle de cette sommité de la création de roses.

Un peu sur le même modèle que le récent Haute Couture (Sylvie Ohayon), le récit de La fine fleur repose aussi sur la rencontre improbable entre deux êtres issus de milieux complètement différents. À travers la pratique d’un métier exigeant, pour lequel il faut d’abord être doté d’une sorte de don particulier, des liens se nouent, des préjugés tombent. Voyant d’abord d’un très mauvais œil l’arrivée de trois nouveaux employés recrutés par sa fidèle assistante auprès des services sociaux, Eve (Catherine Frot) apprendra à connaître – et à apprécier – ces êtres que la vie n’a pas épargnés.

Dans ce long métrage, le réalisateur Pierre Pinaud (Parlez-moi de vous), adepte de la botanique depuis son enfance, met également de l’avant une pratique peu connue – la création d’une rose en vue d’un concours – en illustrant comment on parvient à créer de la beauté, même sur un parcours semé d’obstacles. Empruntant le ton de la comédie bienveillante, La fine fleur évoque en outre un monde où les entreprises familiales et artisanales ont de plus en plus de difficulté à survivre face à la concurrence de grands conglomérats industriels.

Catherine Frot offre une excellente performance avec, toujours, cette présence bien distinctive. Très crédible dans le rôle de cette femme qui porte à bout de bras la petite exploitation que lui a léguée son père, l’actrice est aussi bien soutenue par Olivia Côte, interprète de la fidèle assistante, de même que par Melan Omerta, un rappeur qui fait ici ses débuts à l’écran.

On inscrira La fine fleur parmi ces films réconfort qui ne réinventent rien, mais offrent au spectateur un agréable moment.

À l’affiche dès ce vendredi

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