On le sait, le mâle alpha est du genre territorial et emploiera tous les moyens à sa disposition pour le faire savoir. C’est l’impression qui se dégage d’un bout à l’autre du nouvel opus de Guy Ritchie (Snatch, Sherlock Holmes : A Game of Shadows).

Car The Gentlemen est un film de gars où ça cogne, ça saigne, ça meurt, tout ça pour la prise de contrôle d’un vaste empire de marijuana au pays d’origine d’Harry, prince plus ou moins autodéchu de son titre royal.

Tiens ! Parlant de la royauté et du gotha, on dira tout de suite que ce film campé dans la haute criminalité anglaise est aussi traversé d’un côté dandy, boys’ club, où des hommes blancs, élégants et sachant manier le verbe vont s’affronter tout en buvant leur tasse de thé et en citant pratiquement des vers.

PHOTO CHRISTOPHER RAPHAEL, FOURNIE PAR STXFILMS/ASSOCIATED PRESS

Michelle Dockery et Matthew McConaughey dans The Gentlemen, un film de Guy Ritchie

Il faut reconnaître ici l’habileté du réalisateur. Guy Ritchie a su raconter cette histoire aux nombreux tiroirs à travers une mise en scène efficace et terriblement funky où les retournements de situation sont (peut-être un peu trop) nombreux. C’est souvent très drôle et divertissant de bout en bout.

Chantage

Américain d’origine installé en Angleterre, Mickey Pearson (Matthew McConaughey) tente de vendre son lucratif business de production de marijuana pour 400 millions de livres pour aller couler une retraite tranquille avec son épouse Rosalind (Michelle Dockery). Flairant ses faiblesses et ses failles, des adversaires tentent de le faire tomber et le forcer ainsi à vendre son entreprise au rabais.

Parmi ceux qui veulent le faire chanter, on compte Fletcher (Hugh Grant), individu sans scrupule, mais raffiné et doué pour la filature qui possède des preuves accablantes contre Pearson. Ce dernier, heureusement, peut compter sur la fidélité de son bras droit Raymond (Charlie Hunnam) pour faire échec aux méchants (façon de parler).

IMAGE FOURNIE PAR MIRAMAX

The Gentlemen, de Guy Ritchie

Dans cette galerie de personnages tous plus colorés les uns que les autres, Hugh Grant est celui qui laisse le plus ses marques.

Il semble avoir un plaisir fou à incarner ce Fletcher baveux et sirupeux, mais de parfaite éducation. « I’m a story teller », lance-t-il à un moment de l’histoire, et on le croit parfaitement. Ses envolées verbales frôlent parfois le soliloque, mais sont constamment savoureuses.

Et comme s’il n’y avait pas déjà assez de retournements dans le film, ce ratoureux de Fletcher va tirer un scénario de sa propre histoire tordue pour tenter de la vendre à un producteur peu fréquentable. On ne vous dira pas à qui il nous fait penser, mais ne cherchez pas trop loin. Pas sûr que tout le monde va la trouver drôle…

★★★½

The Gentlemen. Film d’action de Guy Ritchie. Avec Matthew McConaughey, Charlie Hunman, Colin Farrell et Hugh Grant. 1 h 53.

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