C’est drôle à dire, mais qu’il est donc rafraîchissant de visionner un film indépendant américain, tourné avec peu de moyens, avec des acteurs peu connus, mais avec toutes les bonnes intentions du monde et une tonne d’affection pour ceux qu’on peut appeler les perdants magnifiques.
I Used to Go Here est de cette eau-là. C’est sans prétention. C’est filmé au niveau de la vie normale, celle que la plupart d’entre nous connaissent. Le film ne gagnera jamais d’Oscars, mais il est drôle et charmant. Quitte à faire une mauvaise comparaison, il nous a fait penser à la série Les Simone. Ou à la série Easy, en moins épicé, sur Netflix.
Dans le rôle de Kate Conklin, la comédienne Gillian Jacobs incarne la girl next door parfaite. À 35 ans, elle a un peu de mal à gérer les derniers vestiges de sa vie de jeune adulte insouciante. Or, justement, elle renouera une dernière fois avec cette période de sa vie en faisant la rencontre de quelques étudiants habitant son ancienne maison.
Le film de passage est un genre au cinéma. Passage de l’enfance à l’adolescence ou passage de l’adolescence à la vie de jeune adulte. Or, ici aussi, il y a un passage important, entre la vie de jeune adulte et un aller sans retour vers la quarantaine. Non seulement le personnage de Kate le vit, mais elle en voit les conséquences parfois malheureuses à travers le comportement de David (Jemaine Clement), ancien professeur qui perd du lustre en trouvant le démon du midi.
Ici, c’est davantage le scénario et le jeu sympathique des comédiens qui font le travail. La mise en scène est modeste avec un passage à vide dont le côté puéril ne fonctionne pas. Mais dans l’ensemble, le spectateur passera un bon moment avec ce long métrage sélectionné à SXSW.
★★★
I Used to Go Here. une comédie de Kris Rey, avec Gillian Jacobs, Jemaine Clement et Josh Wiggins. 1 h 28 min
Offert en VOD sur plusieurs plateformes