Vêtu d’une combinaison de combattant, un homme solitaire sillonne les routes de campagne et les champs du Québec. Séjournant dans des maisons inhabitées et des autobus abandonnés, il mène parfois de brèves conversations avec des gens qu’il croise.

D’aucuns diront que l’errance est un thème à la fois fascinant et très cinématographique. Avec Wilcox, un long métrage tout en richesse de 66 minutes, Denis Côté leur donne raison.

Mais attention ! Wilcox est avant tout un film d’observations, d’atmosphères, de strates existentielles additionnées les unes aux autres de façon très libre.

Sans surprise, on comprendra que ce film ne pose pas de questions. Et ne cherche pas plus de réponses. Il revient aux spectateurs d’en définir (ou non !) l’essence.

Nous voilà donc, face à l’écran, à observer l’errance de cet homme intrigant et troublé dont la quête, telle qu’illustrée, oscille entre le désir de liberté extrême et la recherche d’un ancrage, d’un chez-soi, qui prend ici la forme d’une carcasse d’autobus.

Si cela vous rappelle l’histoire de Christopher McCandless (Into the Wild), vous n’avez pas tort. D’ailleurs, le réalisateur a inséré au début et à la fin du film six minibiographies de personnages réels dont l’histoire nous renvoie à celle de son héros.

PHOTO FOURNIE PAR INSPIRATRICE & COMMANDANT

Wilcox

Fidèle à son habitude, M. Côté explore son sujet avec une mise en scène singulière. Presque tout le film est dépouillé de son. Plusieurs prises de vue semblent avoir été faites à travers un prisme. De nombreuses scènes sont d’une grande beauté tant narrative qu’esthétique.

Le film est porté par Guillaume Tremblay dont on n’entendra jamais la voix, mais qui incarne, à notre avis, le personnage le plus attachant de la filmographie de Denis Côté. La vulnérabilité de Wilcox, sa solitude et la place — sa place — qu’il cherche dans l’univers nous ont transpercé.

★★★★

Film d’essai. Wilcox, de Denis Côté. Avec Guillaume Tremblay. 1 h 06.

> Consultez l’horaire du film : https://ouvoir.ca/2019/wilcox