Dans une banlieue déshéritée, la vie de Marcello, un toiletteur pour chiens apprécié de tous, bascule le jour où un vieil ami, boxeur toxicomane violent, sort de prison. Ce dernier revient dans le quartier pour intimider les citoyens, particulièrement Marcello, qui cherchera vengeance.

Le plus récent film de Matteo Garrone (Reality, Tale of Tales), qui nous arrive enfin, a été gratifié du prix d’interprétation masculine au Festival de Cannes il y a plus d’un an. Très mérité, ce prestigieux laurier a couronné la remarquable composition de Marcello Fonte, dans un film qui, d’une certaine façon, évoque les dérives dans lesquelles l’humanité peut parfois plonger.

Marcello est un toiletteur pour chiens dans une bourgade pauvre. La toute première scène montre d’ailleurs un cabot féroce que cet homme — frêle en apparence — a peine à maîtriser pendant le shampoing, mais qui se détend comme un prince au moment du séchoir à poils. Dogman, c’est une qualité, jouera constamment sur le chaud et le froid, jusqu’à ce que l’issue, qu’on devine bien, soit inéluctable.

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Dogman

Car Marcello, qui vend aussi de la drogue pour arrondir ses fins de mois, devient le pantin de son ami d’enfance Simoncino (Eduardo Pesce, très bon aussi). Il appert que ce matamore, qu’un rien peut faire rager, abuse de lui plus que de raison et cherche toujours à l’humilier. Comment retrouver sa dignité dans un tel contexte ?

Au-delà du simple film de vengeance, Dogman se distingue aussi grâce à l’étude psychologique des deux protagonistes. La violence y est parfois montrée très crûment, mais Garrone, qui retrouve ici la noirceur de Gomorra, orchestre habilement ce théâtre de la bestialité humaine en inversant les rôles, prenant même parfois les animaux à témoin. C’est puissant.

★★★½

Dogman. Un drame de Matteo Garrone. Avec Marcello Fonte, Edoardo Pesce, Nunzia Schiano. 1 h 42

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