L'histoire: Lors d'un dîner, sept amis se prêtent à un jeu de transparence. Disposant leurs téléphones intelligents au centre de la table, les convives doivent révéler au grand jour chaque note, chaque appel, chaque message...

Même s'il fait parfois beaucoup penser au Prénom, le plus récent film de Fred Cavayé (À bout portant, Radin!) est, en fait, une adaptation de Perfetti sconosciuti, un film italien réalisé par Paolo Genovese. Comme dans toutes les histoires de cette nature - on pense aussi à Festen  -, le spectateur sait d'avance que la soirée, qui s'annonce pourtant sympathique, virera rapidement au jeu de massacre.

À une époque où la vie entière de pratiquement chaque individu - et aussi ses jardins secrets - est contenue dans les téléphones intelligents, le fameux «jeu» auquel se prêtent ces sept amis, dont certains se connaissent depuis l'enfance, se fera à leurs risques et périls.

Grâce à une mécanique très bien huilée, chaque participant a ainsi droit à son «moment», souvent dramatique, d'autant que sont alors révélées des choses à travers lesquelles toute vérité n'est pas toujours bonne à dire. Liaisons extraconjugales, images pornographiques, allégeance sexuelle, autorité parentale, bref, des questions fort intimes surgissent inopinément. Elles sont discutées - parfois avec beaucoup d'intensité - entre des amis dont on se demande si le lien affectif qui les unit pourra tenir.

La pirouette scénaristique utilisée en guise de dénouement paraîtra facile et frustrante, mais, ne serait-ce que pour les performances des acteurs dans ce film choral (Suzanne Clément tire particulièrement bien son épingle du jeu), Le jeu, film français acheté par Netflix pour distribution mondiale, mérite d'être vu.

* * * 1/2

Le jeu. Comédie dramatique de Fred Cavayé. Avec Bérénice Bejo, Suzanne Clément, Vincent Elbaz. 1h30. Sur Netflix.