L'histoire: Librement inspiré d'une histoire vraie, Bel Canto raconte l'histoire de Roxanne Coss (Julianne Moore), une cantatrice qui, engagée pour un concert privé pour un riche industriel japonais en mission au Pérou, se retrouve au coeur d'une prise d'otages.

Le plus récent film de Paul Weitz (American Pie, About a Boy) s'inspire du roman du même nom d'Ann Patchett qui s'est elle-même inspirée d'un fait réel, la prise d'otages menée par le mouvement révolutionnaire Túpac survenue en décembre 1996 à la résidence de l'ambassadeur du Japon au Pérou.

De là à dire que d'une transposition à l'autre, on s'est éloigné de la réalité, il n'y a qu'un pas. Que le réalisateur franchit allègrement. Cela se traduit en une histoire mièvre et digne d'une telenovela (après tout, on est en Amérique du Sud).

Plus le film avance et plus l'histoire s'enfonce dans une trame sirupeuse où l'on passe, lentement mais sûrement, d'une prise d'otages violente à la montée d'un douteux syndrome de Stockholm entre otages et rebelles. Avec, à la clé, pas une, mais deux histoires d'amour qui vont mal finir. Ne sortez pas vos mouchoirs pour autant.

Car les vedettes rassemblées dans cette distribution internationale sont incapables de faire vivre ce scénario qui, après un départ intéressant, devient beaucoup trop sage. En effet, dans la première demi-heure, le réalisateur propose une autre lecture de la prise d'otages que celle habituellement présentée au cinéma.

Les rebelles sont imparfaits, hésitants. Plus le temps passe, plus leur vraie nature émerge. Chacun fait face à ses propres démons et valeurs.

Voilà une montée en puissance valable. Hélas, après, tout s'écroule. Comment les raisons (jamais vraiment expliquées) des rebelles de commettre ce geste peuvent-elles s'édulcorer à ce point? Où est la fatigue qui doit nécessairement poindre au fil du temps? Où est le désespoir? Et lorsque l'assaut final est lancé, on suggère plus qu'on ne montre clairement que les forces gouvernementales ont perdu la tête.

La direction d'acteurs est moche et sans âme. À commencer par le jeu de Julianne Moore dont les scènes de chant sont doublées par la soprano Renée Fleming. C'est bien joli à entendre, mais ça ne fait pas le succès d'un film.

* * 1/2

Bel Canto. Drame de Paul Weitz. Avec Julianne Moore, Ken Watanabe, Sebastian Koch, Christophe Lambert. 1 h 42.

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Image fournie par TVA Films

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