Oui, bien sûr, cette réunion de personnages ayant vécu tous les idéauxdes années 60 et 70 pourrait faire croire à la théorie du « c'était donc mieux avant ». Mais Robert Guédiguian, homme de gauche convaincu, n'en est pas si certain. Dans ce récit quasi tchékhovien, où la datcha serait ici remplacée par une villa surplombant la Méditerranée, le cinéaste prend bien soin d'insérer une scène tirée d'un vieux film (Ki lo sa ? - 1985), dans laquelle les personnages, interprétés par les mêmes comédiens, plus jeunes d'une trentaine d'années, abordent à peu près les mêmes thèmes.

Orchestrant un huis clos familial, Guédiguian poursuit sa réflexion intime sur le temps qui passe avec ses acteurs fétiches, présents dans son cinéma depuis le tout début. Ceux qui sont familiers avec cet univers retrouveront évidemment l'esprit des films précédents, à la différence que s'ajoutent dans la conversation des enjeux bien contemporains.

Ainsi, les valeurs transmises par un patriarche en fin de vie sont remises en cause dans un monde en pleine transformation. Le cinéaste confronte alors ses personnages, qui ont toujours cru aux plus belles valeurs humanistes, à la nouvelle réalité du monde.

Il en résulte une discussion à la fois fascinante et émouvante, dont la mélancolie apparente débouche néanmoins sur une note d'espoir. Après eux, le déluge ? Peut-être pas, en fin de compte.

***1/2

La villa. Drame de Robert Guédiguian. Avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Darroussin et Gérard Meylan. 1 h 47.

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Image fournie par MK2 | Mile End

La villa