L'histoire: En Birmanie, le portrait d'un moine bouddhiste très influent, dont le discours populiste, raciste et haineux, provoque une campagne d'extermination des musulmans, particulièrement ceux faisant partie de la minorité des Rohingya.

En 1974, le cinéaste Barbet Schroeder amorçait une «trilogie du mal» en proposant Général Idi Amin Dada: autoportrait. Quarante-quatre ans plus tard, il clôt cette trilogie avec Le vénérable W., portrait effroyable d'un moine bouddhiste influent. Entre les deux, il y a eu L'avocat de la terreur, lequel portait sur Jacques Vergès, avocat de Klaus Barbie.

Au-delà des idées haineuses que prône le moine Wirathu auprès de ses disciples, qui vont complètement à l'encontre des principes de sa religion, ce portrait montre de façon implacable comment un discours de cette nature peut s'incruster dans l'inconscient collectif d'un peuple.

Sur ce plan, Le vénérable W. glace le sang. On trouve dans les propos du moine, que Schroeder capte et recueille sans jamais intervenir, un radicalisme insoutenable. L'impact est d'autant plus grand que ce discours ultranationaliste et paranoïaque met de l'avant les mêmes mécanismes que ceux qu'on utilise désormais un peu partout sur la planète, y compris dans les sociétés occidentales.

Le dernier acte, où Schroeder présente les images de destruction découlant des propos incendiaires du moine, montre jusqu'où peut s'enfoncer la folie des hommes. C'est terrifiant.

* * * 1/2

Le vénérable W. Documentaire de Barbet Schroeder. Avec U. Zanitar, Kyaw Zayar Htun, Matthew Smith. 1 h 40.

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Image fournie par Funfilm Distribution

Le vénérable W.