De récentes études britanniques sont arrivées à la conclusion qu'Instagram est le réseau social le plus nocif pour la santé mentale et, dès le début d'Ingrid Goes West, on comprend qu'Ingrid (formidable Aubrey Plaza) en est une victime gravement atteinte.

Blessée au plus profond de son être parce qu'elle n'a pas été invitée au mariage de rêve d'une « amie » Instagram, elle sabote la fête et se retrouve à l'hôpital psychiatrique. De retour sur son iPhone après ce dérapage, elle jette son dévolu sur Taylor (Elizabeth Olsen), une autre instagrameuse influente - de celles qui photographient leurs tartines d'avocats -, prend tout l'héritage de sa mère récemment morte et se rend à Los Angeles, décidée à devenir sa meilleure amie (ou #BFF). 

Ce premier long métrage brillant de Matt Spicer est un peu comme le Single White Female de l'ère Instagram, l'humour acide en plus (dans la veine de Bret Easton Ellis), qui dépeint avec réalisme la tyrannie des apparences, le besoin maladif de plaire, les pièges de la consommation et l'abyssale inanité de cette quête qui mènera Ingrid à toutes les extrémités.

C'est drôle et cruel à la fois, car on comprend bien qu'Ingrid est désespérément seule dans la vie, et que son immense besoin d'être aimée ne peut en aucun cas être comblé par la superficialité de rapports uniquement basés sur un nombre de likes. #pertinent #cool #baveux, bref, #fautvoir.

Ingrid Goes West. Comédie dramatique de Matt Spicer. Avec Aubrey Plaza, Elizabeth Olsen et O'Shea Jackson Jr. 1 h 30.

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Image fournie par Neon

Ingrid Goes West