Allons droit au but : La légende de Beowulf, de Robert Zemeckis, constitue l’expérience cinématographique ultime en projection Imax 3D. Cherchez tous les superlatifs, et ils collent parfaitement à cette production qui repousse les frontières du cinéma d’animation.

Zemeckis (Forrest Gump, Cast Away) avait déjà exploré la technique de la motion capture animation dans la fable de Noël Polar Express (avec Tom Hanks). Cette fois, il met cette nouvelle technologie au service d’un récit plus enlevant, et aussi plus violent. Le résultat est pour le moins décoiffant, surtout en Imax 3D.

Beowulf (Ray Winstone) est le nom d’un guerrier viking sans peur et sans reproche, dont les incroyables exploits ont contribué à bâtir sa légende. Doté d’un courage hors du commun et d’un physique de décathlonien, il est le seul capable de venir à bout de Grendel, une créature hideuse qui terrorise les habitants d’une contrée du Danemark plongée dans les ténèbres. Le roi Hrothgar (Anthony Hopkins) est prêt à tout lui céder, même son trône, pour cette mission de la dernière chance.

Beowulf s’acquittera de sa tâche, non sans y laisser une partie de son âme. La mère de la créature (Angelina Jolie), aussi sculpturale que perfide, usera de ses charmes pour venger son fils. Bien des années plus tard, Beowulf regrettera d’avoir vendu son âme au diable.

Budget de 200 millions $

La légende de Beowulf, dont le budget est évalué à près de 200 millions $, est une réussite sur toute la ligne. Le scénario de Neil Gaiman et Roger Avary (Pulp Fiction) célèbre les vertus du héros dans la plus pure tradition des mythes et légendes. L’ombre du Seigneur des anneaux plane sur le récit. J.R.R. Tolkien lui-même avait d’ailleurs contribué à réhabiliter cette histoire dont l’origine se perd dans la nuit des temps.

Le combat entre le Bien et le Mal est illustré dans sa forme la plus primaire, mais les deux scénaristes explorent aussi les notions de bravoure et de gloire, non sans ajouter ici et là d’étonnants passages grivois, en prise directe avec la nature humaine de cette époque de grande noirceur. C’est d’ailleurs l’appel de la chair, et sa faiblesse devant le pouvoir de séduction de la mère de Grendel, qui causeront la perte de Beowulf.

On ne saurait trop vous recommander de voir La légende de Beowulf en Imax 3D. Québec est d’ailleurs le seul endroit au monde à présenter la version française dans ce format. Plus que jamais, le spectateur vivra l’expérience d’être au cœur de l’action. Certaines scènes feront époque. On pense au terrifiant Grandel qui débarque sans prévenir au banquet d’ouverture, et surtout au combat final entre Beowulf et un dragon. Le héros, grimpé sur le dos de la créature, armé seulement de son glaive, vole et virevolte dans les airs. Et nous aussi. Elle est bien loin l’époque de Sinbad et de Jason et les Argonautes. Au risque de se répéter : é-pous-tou-flant!

Avis aux parents : La légende de Beowulf n’est pas un spectacle pour les moins de 13 ans. Le réalisme de la projection, jumelé à la violence de certaines scènes et à la laideur repoussante de Grandel, risquent de procurer des nuits de cauchemars à vos poussinots. Si vous les aimez autant que vous le dites, amenez-les plutôt voir Le frère Noël...