En plus de susciter larmes et douleurs, la mort a le don de se traduire par des effets domino brutaux. De vieilles cicatrices se rouvrent. Des secrets éclatent au grand jour. Des rancunes s’expriment. Peut-on, dans de telles conditions, rebâtir des liens depuis longtemps détraqués?

Dans Tage die Bleiben présenté ce matin au Festival des films du monde, tous ces thèmes sont explorés avec une acuité remarquable. Pour son tout premier long métrage, la jeune réalisatrice Pia Stietmann propose un récit solide et drôlement bien ficelé.

À Münster en Westphalie, la famille Dewenter est frappée de plein fouet par la mort d’Andrea, mère épanouie et romancière dont le dernier ouvrage, partiellement nuageux, est en voie d’être couronné de succès. Une nuit, en retournant à la maison avec son mari Christian, Andrea perd la vie dans un tragique accident de voiture.

Dans les jours suivants, Christian et ses deux enfants, Elaine, une adolescente fragile, et Lars, frère aîné parti à Berlin pour mener une carrière d’acteur, composent de façon très malhabile avec les détails des funérailles. Parce que tous ont l’esprit ailleurs, happés qu’ils sont dans leurs démons intérieurs: le mensonge, la trahison, l’adultère…

Un film austère et froid teinté d’un humour noir et de phrases assassines qui frappent juste. Sobre, la mise en scène fait la part belle au jeu des acteurs, notamment à Goetz Schubert dans son rôle de mari dont la vie chavire de bout en bout.

Tage die Bleiben (Une famille de trois)
Film allemand de Pia Strietmann. Avec Goetz Schubert, Max Riemelt et Mathilde Bundschuh. 1h46.

Ce soir 19h au Théâtre Maisonneuve
Demain 14h au Cinéma Impérial
En compétition officielle.