La Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) et Téléfilm Canada planchent actuellement sur le financement du tout premier long métrage de l'animateur et comédien Marc Labrèche, un film mi-comédie fantastique, mi-faux documentaire qui s'intitulera Le cri du rhinocéros, et qui doit sortir à l'Action de grâce en 2012, a appris La Presse.

Marc Labrèche a écrit le scénario et a déposé le projet aux deux institutions le mois dernier. «J'espère bien que ça passera au premier tour!» a-t-il dit à La Presse, hier.

Le cri du rhinocéros est une comédie originale qui raconte, sous la forme d'un faux documentaire, l'histoire d'un dénommé Henri Du Bergé-Montpetit, Montréalais né en 1950 qui bouleverse l'histoire du Québec et du monde en raison... de sa voix. Cette voix fait jouir les femmes ou rend fou les hommes jusqu'à mourir dans la démence! «Je me suis amusé à y mêler l'apparition du féminisme au Québec et bien sûr la Révolution tranquille, dit Marc Labrèche. J'ai eu beaucoup de plaisir à l'écrire.»

Le rôle d'Henri, 28 ans, est joué par Marc Labrèche. «Il a l'air d'avoir mon âge, car il a souffert un peu!» dit Marc Labrèche en riant. Henri est un amateur de cris d'animaux qui les produit un peu partout dans le monde devant des personnalités prestigieuses.

Selon nos informations, le film coûtera aux alentours de 7 millions. Il sera produit par la productrice Diane England, de Zone 3, qui a déjà produit notamment Dans une galaxie près de chez vous, la série de science-fiction écrite par Claude Legault et Pierre-Yves Bernard. Le cri du rhinocéros sera distribué par Les Films Séville. Comme il s'agira de son premier film et qu'il n'a jamais dirigé d'équipe autour d'une caméra, Marc Labrèche sera parrainé par le cinéaste Denis Villeneuve, qui a accepté d'encadrer le travail de réalisation en tant que conseiller.

«J'avais envie de tourner moi-même cette histoire, car il y a une fantaisie qui me ressemble. Comme Denis Villeneuve est un ami, je lui ai demandé - s'il est disponible - d'être présent, au moins en préproduction et pour le soutien technique. Il sait ce qu'un dollar signifie au cinéma, donc il m'aidera à faire des choix pertinents. De plus, il est au courant de l'histoire. Il a vu les étapes d'écriture et il a une bonne idée de ce que j'ai essayé de faire.»

Le tournage est prévu pour le printemps-été 2011, après la saison de 3600 secondes d'extase, émission humoristique que Marc Labrèche anime chaque jeudi à Radio-Canada. «J'espère être à temps plein sur le film l'été prochain», dit Marc Labrèche.

La distribution du film est prestigieuse, composée d'acteurs québécois populaires et expérimentés: Luc Picard, Élyse Guilbault, Céline Bonnier, Isabelle Richer et, bien sûr, Marc Labrèche, avec la participation de la voix de Robert Lepage. «Les membres de l'équipe du film, soit je les ai croisés sur un plateau, soit j'admire leur travail», dit Marc Labrèche.

La voix de Robert Lepage dans le film est celle d'un dieu, celui qui a la connaissance de tout, comme dans le théâtre grec antique. «Robert a une voix extraordinaire et une façon et une énergie propres à lui. En même temps, il est capable de beaucoup d'ironie et est très touchant, donc, pour moi, c'est la voix du documentaire, car Henri, s'il pouvait parler, il le ferait avec ce ton-là, dit Marc Labrèche. C'est une espèce d'univers entre la comédie surréaliste et la crédibilité d'un documentaire. Robert est la personne rêvée pour raconter cette histoire.»

Le cri du rhinocéros fera aussi une grande place aux effets visuels. Ce premier film de Marc Labrèche devrait plaire à un vaste public amateur du genre fantastique ou d'histoires à sketchs telles que celles de Rock et Belles Oreilles, des Bleu Poudre, des Zapartistes ou de Ding et Dong.