La nouvelle approche «proactive» de Téléfilm Canada sourit doublement à Luc Dionne, qui a reçu hier les 40 000 $ du Guichet d'or pour son film Omertà, premier dans la colonne «recettes-guichet» canadienne en 2012. Dionne, en effet, a reçu les 20 000$ accordés au scénariste et les 20 000$ destinés au réalisateur du film primé en vertu des 2,8 millions amassés au box-office.

«Moi, je raconte des histoires vraies », a lancé Luc Dionne en remerciant les autres membres du carré d'as d'Omertà, réunis hier matin devant l'impressionnante voûte de l'ancien siège social de la Banque Royale, où étaient exposés quelques dizaines de (faux) lingots d'or. «Tout le monde n'étant pas familier avec le marché mondial de l'or, j'ai travaillé le scénario avec Denise Robert, une productrice d'exception. Après, comme réalisateur, j'ai tourné avec Michel Côté, toujours présent à chacune des étapes de la vie d'un film.» L'autre «acteur» d'un film à succès est le distributeur, ici Patrick Roy d'Alliance/Séville.

Le «pif» de Michel Côté

Omertà est le quatrième Guichet d'or remis à un film mettant en vedette Michel Côté, a souligné Carol le Brabant, directrice générale de Téléfilm Canada. Les autres sont Piché - Entre ciel et terre (2010), De père en flic (2009) et Cruising Bar 2 (2008). Les trois p'tits cochons a remporté le premier Guichet d'or en 2007 et Starbuck a fini en tête des recettes-guichet l'an dernier.

Michel Côté n'a pas fait dans la fausse modestie quand La Presse a abordé avec lui la question du «pif» dans le choix des rôles. «J'ai la chance de me voir proposer des scénarios de qualité, encore cinq ou six par année. Parfois, je refuse le rôle parce qu'il ne me convient pas ; il m'arrive aussi de soumettre des suggestions dont les scénaristes tiennent compte pour le rôle qui m'est destiné. J'essaye de tourner un film par année, mais il arrive, comme l'année passée, que je ne tourne pas...» Demain, Michel Côté rencontre un réalisateur à qui il proposera certaines modifications de scénario... pour 2013.

Luc Dionne ne veut pas dire lui non plus à quoi il travaille avant que ça ne soit «fait». Sûrement une autre «histoire vraie» pour celui qui a déjà fait la lutte à l'ancien maire Vaillancourt à Laval. En acceptant son chèque de 40 000$ hier, Luc Dionne se demandait justement à qui il devait envoyer son 3%...