Alors que Ken Scott vient tout juste d'amorcer à New York le tournage de The Delivery Man, la version américaine de son film Starbuck (avec Vince Vaughn dans le rôle principal), on apprend la mise sur pied d'un autre remake, français celui-là, de la comédie québécoise à succès.

Dès le début de 2013, la réalisatrice Isabelle Doval (Un château en Espagne) amorcera le tournage de cette nouvelle version dont la tête d'affiche sera José Garcia (La vérité si je mens). Le film sera produit par Made in PM.

La nouvelle surprend dans la mesure où la populaire comédie québécoise, dont Patrick Huard est la vedette, obtient déjà un succès public important dans l'Hexagone (près de 500 000 spectateurs). Cinq mois après sa sortie, Starbuck tient d'ailleurs toujours l'affiche dans quelques salles parisiennes, un exploit digne de mention.

«J'ai très hâte de voir José Garcia défendre le rôle principal», a confié André Rouleau, président de Caramel Films et producteur du film original. Joint hier par téléphone pendant le tournage de The Delivery Man à New York, André Rouleau ne s'est pas dit étonné de voir Starbuck refait en France. «La France est un grand pays, observe-t-il. Il y a un star système français et José Garcia est une grande vedette. C'est normal que les gens, en France comme aux États-Unis ou en Inde, veuillent voir le film joué par leurs vedettes.» Selon lui, c'est plus qu'une simple question d'accent. Il note que le film sera une adaptation de la version québécoise et que, par conséquent, certaines références culturelles seront modifiées pour le public français.

André Rouleau et le réalisateur Ken Scott ont discuté de l'adaptation avec les producteurs, mais ils ne participeront pas au tournage de la version française, comme ils le font pour la version hollywoodienne.

On a appris également en début d'année que Starbuck renaîtra aussi en Inde, dans la plus pure tradition bollywoodienne. André Rouleau assure que le remake français sera le dernier, malgré une forte demande pour l'acquisition des droits d'adaptation.

Poursuite

Le tournage de cette dernière version risque fort de se dérouler sur fond de controverse. Le mois dernier, la maison Jean-Claude Gawsewitch Éditeur a saisi les tribunaux français d'une poursuite de 3 millions d'euros (3,86 millionscanadiens) pour contrefaçon contre les producteurs québécois de Starbuck. Une somme qui pourrait toutefois être revue à la hausse avec la sortie des différentes adaptations. «En matière de contrefaçon, vous quantifiez votre préjudice à la hauteur du gain de votre contrefacteur», explique l'avocat de Jean-Claude Gawsewitch Éditeur, Me Gilles William Goldnadel. La maison d'édition accuse les créateurs du film de s'être inspirés du roman Spermatofolie, de l'auteur Guillaume Cochin. Les deux oeuvres portent sur le phénomène du don de sperme et sur ses conséquences. Les scénaristes Ken Scott et Martin Petit assurent toutefois qu'ils ignoraient l'existence du livre au moment de l'écriture.