En ce début d'automne, les Québécois sont bien présents dans les rues de Namur, capitale de la Wallonie, où le lancement de la 27e édition du Festival international du film francophone (FIFF), aujourd'hui, coïncide avec la première représentation du spectacle Cirkopolis du cirque Éloize.

Hier après-midi, alors que des techniciens installaient toute l'infrastructure nécessaire à la présentation du spectacle circassien sur la scène du Grand Théâtre de la ville, les 12 artistes de la troupe s'exerçaient dans le sous-sol au son d'une musique rythmée.

«Nous avons une belle relation avec un producteur de Namur, indique le directeur artistique Jeannot Painchaud. Après 19 ans d'activités, nous avons tissé des liens avec des producteurs, des diffuseurs, un peu partout dans le monde. Dans le passé, nous sommes allés deux ou trois fois à Namur, notamment avec le spectacle Rain

Rencontré mercredi soir à l'aéroport Montréal-Trudeau où il prenait le même vol que nous, M. Painchaud rappelait à quel point le nouveau spectacle est «fortement chorégraphié». Pour ce faire, il a fait appel au danseur contemporain et chorégraphe Dave St-Pierre. Les deux hommes cosignent la mise en scène.

«Cirkopolis est un spectacle avec beaucoup d'énergie, une rencontre entre la danse et le cirque, poursuit M. Painchaud. Le personnage central est campé dans un univers inspiré de l'expressionnisme allemand du début du XXe siècle. On s'inspire des univers du film Métropolis, du monde de Kafka, pour exprimer la quête identitaire de notre personnage à travers une folie urbaine.»

Répétitions

Avant Namur, Cirkopolis a pris naissance à Helsinki, début septembre, où le cirque Éloize était présent pour la première fois. Artistes et techniciens sont par la suite revenus au Québec apporter des ajustements et sont maintenant de retour en Europe. Après la Belgique, ils iront aux Pays-Bas, en France et en Slovénie jusqu'à la fin de l'année. Hier, les artistes ont répété dans la bonne humeur, la plupart jonglant en solo ou en duo avec des quilles en vue d'un numéro collectif.

«Une de nos caractéristiques est d'être des artistes multidisciplinaires. Nous jonglons tous un peu. Dans mon cas, je participe à 10 des 17 numéros», a dit l'artiste Dominique Bouchard, un jeune homme de 24 ans de La Baie, spécialiste du diabolo.

Sorti de l'École nationale du cirque en juin 2011, c'est sa première tournée. «C'est très intéressant. Ça permet de voyager,» dit-il avant de faire défiler un, deux et même trois diabolos à une vitesse folle sur sa corde tenue par deux bâtons. «Et c'est aussi une belle aventure de groupe.»

Les Québécois vont sans doute voir Cirkopolis avant la fin de l'année, dit pour sa part Jeannot Painchaud sans toutefois préciser de dates.

Au FIFF

Par ailleurs, le cinéma québécois est bien présent au Festival international du film francophone (FIFF). Les films Camion de Rafaël Ouellet et Tout ce que tu possèdes de Bernard Émond, font partie de la compétition officielle. Plusieurs autres films du Québec sont aussi à l'affiche.

Or, un de ceux-là, Over My Dead Body est un documentaire de Brigitte Poupart sur Dave St-Pierre qui, comme précisé ci-haut, est associé à Cirkopolis. M. St-Pierre, qui est actuellement en Europe pour présenter son nouveau spectacle solo, devrait faire un saut à Namur dans les prochains jours.

Rappelons aussi que la comédienne Monia Chokri (Les amours imaginaires) siège au jury de la compétition officielle. La comédienne Sophie Desmarais (Curling, Décharge) sera également en ville pour un échange avec les «Jeunes talents» de la Francophonie.

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Une partie des frais de ce reportage sont payés par le FIFF.