(Cannes) Notre envoyé spécial sur la Croisette fait un compte rendu des dernières nouvelles du Festival de Cannes.

Une lettre d’amour à la France

Dans La passion de Dodin Bouffant, sélectionné en compétition officielle, Juliette Binoche incarne une cuisinière de la fin du XIXe siècle qui, avec un gastronome réputé, travaille à préparer de somptueux repas, dans une histoire célébrant l’art d’aimer et l’art de cuisiner. À la table des conférences de presse, l’actrice a déclaré jeudi avoir été particulièrement émue du fait que ce film a été écrit et réalisé par Tran Anh Hùng. « Hùng vient du Viêtnam et a adopté la France comme son pays qui, lui, l’a adopté en retour. Pour les Français “de souche” que nous sommes, il est très émouvant de voir cet amour du raffinement français, qu’on a trop tendance à oublier chez nous. Ce film est une lettre d’amour que Hùng envoie à la France. » Le cinéaste a de son côté déclaré que son intention de départ était très claire : faire un film « vraiment très français ».

Nanni Moretti et les plateformes

PHOTO STEFANO RELLANDINI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Nanni Moretti est venu présenter à Cannes son nouveau film. Vers un avenir radieux est en lice pour la Palme d’or.

Il serait étonnant que Nanni Moretti propose un long métrage destiné exclusivement à une plateforme dans un proche avenir. Appelé à commenter la pique à Netflix qu’il fait dans Vers un avenir radieux, une autofiction dans laquelle il joue lui-même le personnage du cinéaste, le réalisateur italien a renchéri au cours d’une conférence de presse tenue jeudi. « Je parle de Netflix dans le film, mais il s’agit d’un symbole englobant toutes les plateformes. De nombreux scénaristes et cinéastes s’en remettent docilement à elles et ça me déplaît. Quand j’écris un scénario, je pense avant tout à la salle de cinéma et au grand écran sur lequel les images seront projetées, plutôt qu’au jeune de 13 ans qui regarde un film sur son téléphone portable en prenant le métro. Il faut continuer à s’investir émotionnellement, psychologiquement et économiquement dans le cinéma. Ce n’est pas ce que je pense, c’est ce que je vis ! »

Quentin Tarantino précise…

PHOTO ERIC GAILLARD, REUTERS

Quentin Tarantino était jeudi l’invité d’honneur de la Quinzaine des cinéastes.

Invité d’honneur de la Quinzaine des cinéastes, où il a organisé une projection de Rolling Thunder, un film que John Flynn a réalisé en 1977 et dont les vedettes étaient William Devane et Tommy Lee Jones, Quentin Tarantino a donné plus de précisions à propos de The Movie Critic, son prochain projet. Alors que la rumeur évoquait un film sur la célèbre critique Pauline Kael, le réalisateur de Once Upon a Time… in Hollywood a déclaré, selon ce que rapporte le site spécialisé Deadline, que le récit est plutôt inspiré « d’un gars ayant réellement vécu, qui écrivait des critiques dans un magazine porno ». « Il écrivait sur des films grand public et était d’un cynisme absolu, tout en étant très drôle, a-t-il ajouté. Ses critiques étaient un mélange de ce que Howard Stern était à ses débuts et de ce qu’aurait écrit Travis Bickle [le protagoniste de Taxi Driver] s’il avait été critique de cinéma ! »