Le festival Plein(s) Écran(s) offrira à partir de mercredi, et jusqu’au 29 janvier, la crème de la crème du court métrage québécois. Un évènement complètement gratuit qui s’impose depuis plusieurs années en repoussant les limites de la diffusion en ligne.

Les fondateurs de cet évènement incomparable ne se doutaient probablement pas viser si juste, il y a sept ans, lorsqu’ils ont lancé le festival Plein(s) Écran(s). Plusieurs années avant la pandémie, ils faisaient le pari du virtuel, afin de démocratiser le court métrage et d’augmenter sa découvrabilité.

Avec sa programmation d’une quarantaine d’œuvres, Plein(s) Écran(s) ratisse large. De l’animation au documentaire, en passant par le film de genre, il y en a pour tous les goûts. « C’est vraiment éclectique cette année », nous dit la porte-parole, Catherine Brunet. Selon la comédienne, qui était membre du jury à la dernière édition, le contexte particulier des dernières années a peut-être contribué à l’originalité des œuvres émergentes.

J’ai l’impression qu’avec la pandémie et son lot de contraintes, les cinéastes n’ont pas eu le choix d’être inventifs pour créer. Il y a beaucoup de variété et c’est vraiment rafraîchissant.

la porte-parole du festival, Catherine Brunet

Chaque jour, quatre films seront accessibles sur Facebook (ou Instagram, pour les plus courts d’entre eux) pour une durée de 24 heures. La diffusion sur ces plateformes permet d’atteindre un public moins averti, qui ne fréquente pas nécessairement les festivals, où sont habituellement diffusés les courts métrages. Et c’est ça, la magie de Plein(s) Écran(s), selon sa porte-parole.

« Les films sont partagés hors des cercles de cinéphiles. Je peux envoyer un film à ma mère ou à ma grand-mère, en leur disant qu’il m’a fait penser à elles. N’importe qui sur les réseaux peut y avoir accès ! »

Pour les initiés… et les moins initiés !

La durée des films permet au public de voyager d’un horizon à l’autre en peu de temps. Si les longs métrages peuvent parfois rebuter les moins initiés, le court peut être un bon premier contact avec le septième art. « Un film expérimental de deux heures, il n’y a pas grand monde que je vais pouvoir traîner au Cinéma Moderne pour aller voir ça. Alors qu’un film de cinq, six minutes, ça se consomme mieux et c’est plus accessible. C’est une bonne porte d’entrée », explique Catherine Brunet.

Certains des films offerts sont financés par des conseils ou des organismes, d’autres sont des films étudiants. Comme quoi on peut faire du cinéma avec toutes sortes de budgets.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Pour les jeunes, ça peut vraiment être inspirant de voir qu’on peut faire de l’art sans mettre en branle la grosse machine.

La porte-parole du festival, Catherine Brunet

« Je trouve que le court métrage, c’est punk. Faire une demande de subvention, attendre l’argent et finalement faire un film à la sueur de ton front qui dure maximum 20 minutes que 250 personnes vont voir… ça prend de la volonté. Les gens font vraiment ça pour l’amour du cinéma. »

Rappelons que les courts métrages concernent aussi les créateurs plus expérimentés. « Il y a des films comme Sikiitu, écrit entre autres par Eric K. Boulianne, qui signe depuis longtemps des longs métrages à succès. Ce n’est pas parce qu’un artiste peint d’immenses toiles qu’il n’en refera pas des petites à un moment donné », illustre Catherine Brunet. « Pour moi, snober le court métrage, c’est comme rentrer dans un musée et juste regarder les toiles d’une certaine taille. Ça n’a pas de sens ! »

Le festival Plein(s) Écran(s) a lieu du 18 au 29 janvier.

Les cinq coups de cœur de Catherine Brunet seront offerts tout au long du festival sur la plateforme de la Fabrique culturelle.

Consultez le site de Plein(s) Écran(s) Consultez la page Facebook de Plein(s) Écran(s) Consultez le site de la Fabrique culturelle

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