(Londres) La défense de Johnny Depp a tenté jeudi de convaincre la justice britannique d’accorder à la star un procès en appel, après avoir perdu contre le tabloïd The Sun qui l’avait décrit en mari violent envers son ex-épouse Amber Heard.

Le 2 novembre dernier, l’acteur d’Edward aux mains d’argent et Pirate des Caraïbes avait perdu son procès en diffamation à Londres contre News Group Newspapers (NGN), société éditrice du Sun.

S’appuyant essentiellement sur les déclarations de l’actrice, le Sun avait, dans un article publié en avril 2018, invoqué 14 épisodes de violences, tous contestés par Johnny Depp.

Invoquant de « nouvelles preuves », son avocat Andrew Caldecott a affirmé qu’Amber Heard, 34 ans, avait menti en disant avoir fait don à des associations des sept millions de dollars obtenus dans le cadre de la procédure de divorce, dans le but d’apparaître sous un jour favorable.  

C’était un « mensonge calculé et manipulateur », a-t-il accusé. Il a ajouté que si ça s’était su durant le procès devant la Haute Cour de Londres, cela aurait affecté la manière dont les éléments de preuves fournis par l’actrice auraient été considérés par le juge, lequel avait estimé qu’elle n’était pas une « croqueuse de diamants ».  

« Ces preuves la présentaient, et visaient de toute évidence à la présenter comme vertueuse et comme une victime », a dénoncé l’avocat.  

Le représentant de NGN, Adam Wolanski, a rejeté ces affirmations.  

À la suite du jugement qu’il avait qualifié de « surréaliste », l’acteur américain de 57 ans avait dû renoncer à son rôle dans le prochain film de la série Les Animaux Fantastiques, adapté des ouvrages de l’auteure de Harry Potter, J.K. Rowling.

« Détails traumatisants »

Après trois semaines d’audience qui avaient, en juillet, épluché la vie conjugale du couple, parfois dans ses détails les plus scabreux, le juge Andrew Nicol avait tranché en faveur du tabloïd. Il avait estimé dans son jugement que les qualificatifs du Sun étaient « substantiellement vrais » car « la grande majorité des agressions présumées ont été prouvées ».

Selon l’avocat de Johnny Depp, le juge avait une opinion « très favorable » d’Amber Heard dès le début et a « injustement » rejeté les preuves allant à son encontre, comme des enregistrements où elle reconnaissait en être venue aux mains avec l’acteur.  

PHOTO SIMON DAWSON, ARCHIVES REUTERS

L'ex-épouse de Johnny Depp, l'actrice d'Amber Heard.

Après le refus de ce juge de lui accorder la permission de faire appel, Johnny Depp a saisi directement la cour d’appel.  

Mais pour obtenir la tenue d’un deuxième procès, ses avocats devront se fonder sur de nouvelles preuves qui n’ont pas été produites en première instance, a précisé début février le juge Nicholas Underhill.

Le premier procès devant la Haute Cour, souvent en présence du comédien et de son ex-femme, avait donné lieu à un grand déballage de leur vie privée.

L’acteur américain avait reconnu une consommation abusive de drogues et d’alcool, mais a affirmé n’avoir jamais levé la main sur une femme, soutenu sur ce point par les témoignages écrits de ses ex-compagnes Vanessa Paradis et Winona Ryder. Il accuse en retour de violences l’actrice de The Danish Girl et d’Aquaman.

Amber Heard, qui avait le statut de témoin dans ce procès, avait quant à elle maintenu ses déclarations et déploré que les « détails les plus traumatisants et les plus intimes » de sa vie avec Johnny Depp aient été exposés devant la justice, et « diffusés dans le monde entier ».

Johnny Depp et Amber Heard s’étaient rencontrés sur le tournage de Rhum Express en 2011, avant de se marier en février 2015 à Los Angeles, en Californie.

Le couple avait divorcé avec fracas début 2017. L’actrice avait alors évoqué « des années » de violences « physiques et psychologiques », accusations vivement rejetées par Johnny Depp. Elle avait retiré sa plainte pour violences dans la procédure de divorce.  

Johnny Depp a par ailleurs entamé une autre procédure en diffamation contre Amber Heard aux États-Unis.