Cinq longs métrages sont cités dix fois ou plus dans la prochaine course aux trophées Iris. La déesse des mouches à feu part avec une légère longueur d’avance avec 15 sélections, mais Souterrain et Le club Vinland, avec 13 chacun, My Salinger Year, avec 11, et Target Number One, avec 10, suivent de très près.

Des cinq longs métrages retenus dans la catégorie du meilleur film québécois de l’année, quatre sont aussi en lice dans les catégories de la meilleure réalisation et du meilleur scénario. Seul Nadia, Butterfly, de Pascal Plante, fait exception en étant cité uniquement dans la catégorie reine, cédant la place dans les deux autres à Daniel Roby et son film Target Number One.

Les 15 sélections attribuées à La déesse des mouches à feu, adaptation cinématographique du roman de Geneviève Pettersen dont Catherine Léger a signé le scénario et Anaïs Barbeau-Lavalette, la réalisation, viennent couronner une année marquée par quelques interruptions. La carrière du film, lancé l’an dernier à la Berlinale, a en effet été coupée en plein envol l’automne dernier à cause de la pandémie, mais a finalement obtenu un beau succès public au printemps, même si les circonstances de diffusion étaient plus difficiles.

Actuellement en tournage, la cinéaste Anaïs Barbeau-Lavalette s’est réjouie des 15 sélections de son film.

La déesse des mouches à feu a connu une vie en bouleversantes montagnes russes. Je sais qu’elle a su faire sa place dans un monde en déséquilibre, je sais qu’elle a ouvert les valves de larmes trop longtemps retenues de certains ados, je sais qu’elle a généré des discussions neuves et essentielles, je sais qu’elle a fait se mouvoir de grandes plaques tectoniques intérieures et ça me touche, parce que ça me rappelle le pouvoir de l’art, et notre besoin de le côtoyer. »

Anaïs Barbeau-Lavalette, réalisatrice de La déesse des mouches à feu

Plusieurs des artisans du film sont en lice pour un prix Iris, y compris des actrices et acteurs : Éléonore Loiselle et Caroline Néron pour la meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien ; Robin L’Houmeau et Normand D’Amour pour la meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien ; sans oublier Kelly Depeault, finaliste dans la catégorie Révélation de l’année.

On peut en dire autant de Souterrain. Le nouveau film de Sophie Dupuis, dont la nouvelle date de sortie devrait être annoncée bientôt, fait aussi très belle figure. James Hyndman et Théodore Pellerin sont en lice pour la meilleure interprétation masculine dans un rôle de soutien, et Joakim Robillard se retrouve finaliste dans la catégorie Révélation de l’année, avec, en plus de Kelly Depeault, Jasmine Lemée (Mon cirque à moi), Rosalie Pépin (Vacarme) et Arnaud Vachon (Le club Vinland).

À égalité avec Souterrain, Le club Vinland, récemment retiré de l’affiche pour reprendre sa carrière en salle plus tard, pourrait aussi faire le plein de trophées Iris. Retenu dans 13 catégories, le film de Benoît Pilon pourrait notamment se distinguer grâce à Sébastien Ricard, cité pour la meilleure interprétation masculine dans un premier rôle, et Rémy Girard, cité en rôle de soutien.

Signalons la présence de deux actrices américaines parmi les finalistes, grâce à leur performance dans My Salinger Year, de Philippe Falardeau. Margaret Qualley est en effet citée pour la meilleure interprétation féminine dans un premier rôle et Sigourney Weaver est finaliste dans la catégorie du rôle de soutien.

Mentionnons par ailleurs la belle performance de Target Number One, de Daniel Roby, finaliste dans pas moins de 10 catégories, valant notamment à Antoine Olivier Pilon d’être sélectionné dans la catégorie du premier rôle.

Joint par La Presse, Daniel Roby était plus qu’heureux de ces sélections. « Je suis heureux pour Antoine Olivier Pilon, qui a tout donné pour ce film, a-t-il déclaré. Je suis heureux pour les gens dans les départements de la technique et de la musique. Et dans mon cas, je suis bien sûr heureux de voir le film sélectionné comme finaliste pour la meilleure réalisation, mais c’est ma sélection pour le meilleur scénario qui me comble le plus. Car c’est la première fois que j’écrivais un scénario complètement seul. J’ai tout fait, de la recherche à la construction, et c’était un travail vertigineux. »

Côté documentaire, le film Errance sans retour a obtenu un score parfait de cinq sélections dans les cinq catégories associées à ce genre. Les réalisateurs Olivier Higgins et Mélanie Carrier étaient partis faire du jogging, leurs enfants suivant à vélo, lorsqu’ils ont appris la nouvelle, appels et textos rentrant à la chaîne sur leurs téléphones.

« Nous sommes sous le choc, ont-ils confié à La Presse. Pour nous, c’est une grosse journée ! »

Nous sommes très heureux de voir ainsi nos précieux collaborateurs sélectionnés. Cela fait la démonstration qu’un documentaire est un travail d’équipe. Même Kalam [Kala Miya, la vedette du film] est nommé, car il faisait la prise de son.

Olivier Higgins et Mélanie Carrier, réalisatrices du film Errance sans retour

Le Prix Hommage sera décerné à l’Association coopérative de productions audiovisuelles, mieux connue par son acronyme ACPAV, qui célèbre son 50e anniversaire d’existence cette année. En cette année particulière, la direction de Québec Cinéma a par ailleurs choisi de sélectionner pour le prix du public les 16 longs métrages ayant eu droit à une sortie en salle au cours des derniers mois.

Le 22e Gala Québec Cinéma, animé cette année par la comédienne Geneviève Schmidt, se tiendra le 6 juin sur les ondes d’ICI Radio-Canada Télé. Didier Lucien animera de son côté le Gala Artisans Québec Cinéma que diffusera ICI ARTV le 3 juin.

Les finalistes dans les principales catégories

Meilleur film

Le Club Vinland
La déesse des mouches à feu
My Salinger Year
Nadia, Butterfly
Souterrain

Meilleure réalisation 

Anaïs Barbeau-Lavalette – La déesse des mouches à feu
Sophie Dupuis – Souterrain
Philippe Falardeau – My Salinger Year
Benoît Pilon – Le club Vinland
Daniel Roby – Target Number One

Meilleur scénario 

Normand Bergeron, Benoît Pilon, Marc Robitaille – Le club Vinland
Sophie Dupuis – Souterrain
Philippe Falardeau – My Salinger Year
Catherine Léger – La déesse des mouches à feu
Daniel Roby – Target Number One

Meilleure interprétation féminine — Premier rôle

Émilie Bierre – Les nôtres
Marie-Evelyne Lessard – Jusqu’au déclin
Margaret Qualley – My Salinger Year
Sarah Sutherland – Like a House on Fire
Karelle Tremblay – Death of a Ladie’s Man

Meilleure interprétation masculine — Premier rôle

Réal Bossé – Jusqu’au déclin
Paul Doucet – Les nôtres
Patrick Hivon – Mont Foster
Antoine Olivier Pilon – Target Number One
Sébastien Ricard – Le club Vinland

Meilleure interprétation féminine — Rôle de soutien

Sophie Desmarais – Vacarme
Marianne Farley – Les nôtres
Éléonore Loiselle – La déesse des mouches à feu
Caroline Néron – La déesse des mouches à feu
Sigourney Weaver – My Salinger Year

Meilleure interprétation masculine — Rôle de soutien

Normand D’Amour – La déesse des mouches à feu
Rémy Girard – Le club Vinland
James Hyndman – Souterrain
Robin L’Houmeau – La déesse des mouches à feu
Théodore Pellerin – Souterrain