(Cannes) Tapis rouge, robes de soirée et parterre de photographes : l’édition symbolique de Cannes 2020, plus prestigieux festival de cinéma du monde, s’est ouverte mardi avec l’ambition de donner de l’oxygène à un secteur asphyxié par la crise sanitaire.

« On s’est dit qu’on ne pouvait pas ne pas venir à Cannes cette année […] On voulait venir montrer du cinéma, montrer des films, des artistes », a déclaré Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, à l’ouverture du festival, prévu pour durer jusqu’à jeudi.

« Notre présence ici, c’est une responsabilité, c’est du plaisir parce que c’est la culture et c’est aussi une démonstration amicale et affectueuse », a abondé Pierre Lescure, président du festival, indiquant que « toutes les précautions sanitaires » avaient été prises.

« Cannes 2021 aura bien lieu » a-t-il aussi lancé au public, vantant « un cinéma français très vivant ».

Des dizaines de spectateurs se sont succédé, dans le respect de la distanciation physique, pour une montée « presque normale » des marches du Palais des festivals, qui accueille, comme à l’accoutumée, l’évènement. Mais avec port du masque et obligation de ne pas rester trop longtemps sur place pour éviter tout groupement.

PHOTO VALERY HACHE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, et Pierre Lescure, président du festival.

Le coup d’envoi du festival a été lancé avec la projection du film Un triomphe, comédie dramatique d’Emmanuel Courcol avec Kad Merad et Marina Hands, en présence de l’équipe du film, à l’exception de Kad Merad.

Cette « édition spéciale » du Festival, qui avait du être annulé en mai dernier pour cause de crise sanitaire, se terminera jeudi soir avec la remise de la Palme d’or du meilleur court métrage.

Au total, quatre films, dont deux français, seront projetés. Parmi les deux films étrangers : Asa Ga Kuru (True Mothers) de la Japonaise Naomi Kawase, grande habituée du festival, et un premier film géorgien de Dea Kulumbegashvili, Beginning, couronné à San Sebastian en Espagne, qui seront respectivement projetés jeudi après-midi et mercredi soir.

La manifestation s’achèvera jeudi soir avec Les deux Alfred de Bruno Podalydès, en présence du réalisateur et de l’actrice principale, Sandrine Kiberlain.

PHOTO VALERY HACHE, AGENCE FRANCE-PRESSE

Des dizaines de spectateurs se sont succédé, dans le respect de la distanciation physique, pour une montée « presque normale » des marches du Palais des festivals, qui accueille, comme à l’accoutumée, l’évènement. Mais avec port du masque et obligation de ne pas rester trop longtemps sur place pour éviter tout groupement.

Plus qu’un festival, Cannes est une vitrine essentielle pour les films français comme étrangers et une plateforme à récompenses.

Alors que l’industrie est en plein marasme et que le gouvernement envisage de nouvelles restrictions pour endiguer la seconde vague de l’épidémie, beaucoup espèrent que cet évènement convaincra les producteurs de ne pas reporter la sortie en salles de leurs films.

Faute d’avoir pu avoir lieu en mai, le Festival de Cannes s’était résigné à diffuser une liste de 56 longs métrages faisant partie de sa « sélection officielle 2020 ».

Au prix d’importantes adaptations, d’autres festivals internationaux ont pu se dérouler depuis, comme la Mostra de Venise début septembre.