(Venise) Même confronté à la menace de la COVID-19, Venise n’aurait « jamais accepté de faire un festival virtuel », a affirmé mardi à l’AFP Alberto Barbera, directeur de la Mostra, dont la 77e édition se tient du 2 au 12 septembre.

Q : Pourquoi avoir décidé d’organiser un festival en dépit de la pandémie ?

R : Nous ne pouvions pas ne pas faire le festival, nous devions revenir à un festival présentiel, physique. Nous n’aurions jamais accepté de faire un festival virtuel, cela me semble une contradiction en soi. Un festival, c’est un partage dans un même lieu entre des personnes qui se retrouvent pour faire l’expérience de la vision d’un film en salle. Et tout ce que comporte la présence au sein d’un festival.

Q : Vous avez dit vouloir envoyer un message positif au monde du cinéma avec ce festival, mais n’est-ce pas risqué ?

R : Après tant de mois de confinement et de fermeture, nous devons trouver le courage de rouvrir les salles de cinéma, recommencer à produire des films, produire de bons produits pour convaincre le public qu’il est temps de sortir de chez soi pour fréquenter de nouveau les salles de cinéma. Il suffit de le faire en toute sécurité, en respectant toutes les mesures de prudence comme nous le ferons ici à Venise durant ces prochains jours. Nous en avons assez de voir les films en streaming, l’expérience du film en salle nous manque, et il est temps de redémarrer.

Q : Les invités du festival ont-ils répondu présent ? Qu’en est-il des États-Unis, peu représentés cette année ?

Trois quarts des réalisateurs et acteurs invités seront physiquement présents à Venise. Ils viennent du monde entier : de Chine, des États-Unis, de l’Inde, donc de pays encore pratiquement en confinement... Cela est aussi un signe de la volonté de sortir, de redémarrer, de donner un message d’optimisme : on en a assez de l’isolement, nous devons redémarrer.

Hollywood se trouve encore en situation de confinement. Les protocoles de sécurité sont très rigides, aucun réalisateur ou acteur n’a l’autorisation de voyager et de faire la promotion des films. En outre, la majeure partie des films américains ont reporté leur date de sortie.