Pour la première fois depuis le début de la crise budgétaire qui ébranle la Cinémathèque québécoise, la volonté du gouvernement se précise: certains services doivent être arrimés avec Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Le tout a été confirmé dans les livres des crédits budgétaires, déposés en chambre un peu plus tôt, ce jeudi. Le gouvernement écrit que «la Cinémathèque [un OBNL indépendant qui n'appartient pas à l'État] éprouve des difficultés financières qui, dans le contexte actuel de rigueur budgétaire, appelle à la mise en commun de ressources. C'est pourquoi des discussions et des travaux auront cours entre la Cinémathèque et BAnQ afin d'optimiser la structure et de conserver la mission de l'organisme».

Sur Twitter, la critique du Parti québécois (PQ) en matière de culture, Véronique Hivon, a tout de même décrit cette décision comme une fusion. 

«La volonté du gouvernement de fusionner la Cinémathèque et Bibliothèque et Archives nationales du Québec est également confirmée dans les livres des crédits. C'est inacceptable», a-t-elle écrit. 

Hier encore, en entrevue avec La Presse, la ministre de la Culture, Hélène David, refusait d'indiquer si elle privilégiait cette option, qui a aussi été qualifiée de «fusion» par les employés de la Cinémathèque, visiblement inquiets. 

En point de presse, à Montréal, les travailleurs syndiqués de l'organisme avaient d'ailleurs demandé à Québec d'augmenter de 800 000$ annuellement les fonds publics alloués à la Cinémathèque, qui forment pour l'instant 50% de son budget d'exploitation annuel. Cette offre n'est visiblement pas considérée par le gouvernement pour l'instant.  

La Régie du cinéma perd son autonomie 

Toujours dans les livres des crédits, le gouvernement a confirmé ce matin que la Régie du cinéma était annexée au ministère de la Culture. 

«La Régie du cinéma sera ainsi intégrée au sein du ministère de la Culture et des Communications, et ses mandats et orientations pour les années à venir seront révisés. L'objectif de cette intégration est de mettre en commun les ressources et l'expertise de la Régie du ministère,  tout en veillant à une meilleure efficience des services offerts. Cette intégration sera faite au cours de l'exercice 2015-2016», est-il écrit.

On ne sait toujours pas si cette restructuration mènera à des abolitions de poste.