On le sait, un livre n'est pas un film et adapter, c'est trahir. Mais dans le cas des romans à très grand succès destinés à un public passionné et assez jeune, tels les Harry Potter, Twilight et autres Hunger Games, les modifications et les coupures ont été faites quasi chirurgicalement au moment des adaptations cinématographiques, avec une telle révérence pour l'oeuvre originale que le résultat à l'écran pouvait en souffrir.

ATTENTION: Ce texte divulgue des éléments clés de l'intrigue d'Insurgent, celle du roman comme celle du long métrage. À ne lire que si l'on ne craint pas de se faire révéler quelques punchs.

En ce qui concerne la série Divergent, en particulier son deuxième volet, Insurgent, il vaut mieux oublier le scalpel et accueillir le bulldozer. Ainsi, les admirateurs purs et durs risquent d'être choqués par les libertés prises avec le deuxième roman - même si, vu de l'extérieur, bien des idées des scénaristes bénéficient au récit, y ajoutent du rythme et de l'action tout en suivant les thèmes généraux de l'oeuvre.

Ceux qui apprécieront l'adaptation et ceux qui la décrieront se rejoindront toutefois sur un point: ils se demanderont comment ces modifications, qui auront un impact sur les événements à venir, se déploieront dans Allegiant, le double volet qui va clore la série.

Voici donc cinq des différences majeures entre le roman de Veronica Roth et le long métrage de Robert Schwentke.

L'objet de la quête

Au coeur de toutes les quêtes, dans Insurgent, un disque dur que Tris a en sa possession. Les Érudits sont prêts à tuer - et le font - pour l'information qu'il contient. L'objet est remplacé par une boîte marquée du sceau des cinq factions, qui ne peut être ouverte que par un Divergent capable de passer avec succès une simulation pour chaque faction. Cela a un impact majeur sur la deuxième partie du film, alors que les péripéties imaginées par Veronica Roth sont remplacées par de longues scènes de ce qui ressemble fort à de la torture.

L'assassinat

Jeanine Matthews, leader des Érudits, est tuée dans le roman. Elle meurt aussi dans le long métrage. Mais, surprise, les scénaristes ont changé l'identité de son assassin. Les motivations du personnage qui commet le meurtre dans le film sont indiscutablement différentes de celles du personnage qui posait ce geste dans le roman. Rien n'est expliqué dans Insurgent. Mais cela aura un impact de taille sur Allegiant. Et ce que cela laisse présager est plutôt intéressant.

Les (quasi) disparus

Personnage qui avait pas mal d'admirateurs, Uriah était absent de l'adaptation cinématographique de Divergent. Bonne nouvelle: il apparaît dans Insurgent, sous les traits de Keiynan Lonsdale. Mais il a peu, très peu à faire. Semblable dilution de rôle frappe l'infâme Marcus, le père de Four, dont la contribution dans les rangs des insurgés est considérablement réduite. En fait, le scénario semble l'oublier en cours de route, avant de se rappeler sa présence en fin de parcours.

Le mot de la fin

Le contenu du fameux disque dur (dans le roman) ou de la mystérieuse boîte (dans le film) est finalement révélé. S'y trouvent des explications concernant les événements survenus avant la création des factions et les raisons de l'instauration de ce modèle social. Mais là où, dans le bouquin, la messagère décline son identité, dirigeant ainsi plus encore les projecteurs sur Tris, elle demeure anonyme dans le long métrage. À suivre dans Allegiant? Probablement.

L'autre mot de la fin

Le troisième roman de la série fera l'objet de deux longs métrages. Mais le diptyque Allegiant se voit déjà amputé de quelques chapitres par Insurgent, le film - qui se termine alors que toute la population du Chicago post-apocalyptique franchit le mur qui la coupait du reste du monde. Cela ne survient que plus tard - et après des revirements de taille - dans Allegiant, le roman.