En interprétant le légendaire personnage dans le film Louis Cyr, le plus grand succès du cinéma québécois en 2013, Antoine Bertrand a relevé avec brio un défi à la fois personnel et professionnel. Plus qu'une question de poids ou de détermination, l'acteur nous a montré la (dé) mesure de son talent!

Comment qualifie-t-il les retombées de ce personnage marquant de l'histoire du Québec dans son parcours de comédien (il est sorti de l'École de théâtre du Cégep de Saint-Hyacinthe, en 2002)? «Certainement un passage de «comic relief» à acteur dramatique sérieux! Ce qu'on voyait beaucoup de moi au théâtre, mais encore peu au cinéma», répond-il.

Acteur sérieux. Ceux qui fréquentent le théâtre de création - et qui l'on vu jouer dans des pièces mises en scène par Claude Poissant, Denis Bernard ou Patrice Dubois - le savaient déjà. Or, avec sa composition plus vraie que nature dans l'excellent film de Daniel Roby, le comédien l'a montré au grand public. De plus, il a réussi à exposer la blessure géante du personnage; aussi grosse que la puissance de ses exploits physiques.

Une blessure qui a des échos dans le coeur de l'imposant acteur de 6 pi, 2 po. Celui qui a incarné l'homme le plus fort du monde se dit, aussi, d'une «extrême vulnérabilité». On comprend pourquoi, depuis ses débuts, le comédien rêve d'incarner Cyrano de Bergerac; autre figure dont la blessure est proportionnelle à la grandeur de son panache.

Bien sûr, avec Louis Cyr, Antoine Bertrand nous a prouvé qu'il est un acteur dramatique sérieux. Or, il a fait beaucoup plus. Antoine est entré dans le panthéon des acteurs québécois qui sont à jamais associés à un rôle marquant. Avec le Maurice Richard de Roy Dupuis; l'Ovide Plouffe de Gabriel Arcand; le Joseph Latour de Gilles Pelletier...