Si vous appreniez subitement qu’il ne vous reste que quelques jours à vivre, comment réagiriez-vous? Quelles seraient les ultimes choses à faire avant de mourir? C’est un peu la question que pose A Beginner’s Guide to Endings, premier long métrage du réalisateur canadien Jonathan Sobol.



Duke White (Harvey Keitel) est l’exemple parfait du mauvais père. Ses cinq garçons, conçus avec trois femmes différentes, n’ont pas eu la chance de voir leur père bien souvent. Gambler professionnel sans le sou, il a enrôlé ses trois fils aînés comme cobayes pour des tests pharmaceutiques. Heureusement, Duke White est mort. Mais ses enfants ne sont pas au bout de leurs peines. Lors des obsèques, ils apprennent avec stupeur qu’ils n’ont plus que quelques jours à vivre en raison des tests subis par le passé.

Dès lors, l’urgence de vivre prend tout son sens. Nuts (Jason Jones), l’aîné, organise un combat de boxe avec nul autre que son frère Juicebox qui lui permettra de récolter un joli magot. Cal (Scott Caan, fils d’un certain James), tombeur de ces dames, aimerait bien passer la bague au doigt d’une ancienne flamme de jeunesse. Enfin, Jacob (Paulo Costanzo), intello peu aventureux, veut vivre dangereusement avec sa liste farfelue de choses à faire. Todd, bébé de la famille, l’accompagne dans ses aventures.

Avec ses nombreux effets stylistiques (images composites, ralentis, montage parfois syncopé) et sa musique aux accents rétro, Jonathan Sobol se prend littéralement pour Quentin Tarantino, voire Guy Ritchie. Malheureusement, il n’en a pas l’étoffe. Son scénario est on ne peut plus convenu et comporte une certaine dose d’ennui.

Et ce n’est pas la présence d’Harvey Keitel, qui multiplie les mauvais films depuis quelques années – The Piano et Reservoir Dogs sont à des années-lumière dans sa filmographie –, qui vient sauver la mise. Il est risible dans le rôle (très bref) de ce pauvre bougre qui se jette dans les chutes du Niagara. Un film à effacer rapidement de son CV.

Sans être complètement raté (la photographie n’est pas si mal, le personnage de Jacob se révèle bien sympathique), A Beginner’s Guide to Endings demeure un honnête divertissement, mais qui ne marquera certainement pas l’histoire du cinéma canadien.

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* * ½


A Beginner’s Guide to Endings. Comédie dramatique de Jonathan Sobol. Avec Harvey Keitel, Scott Caan, Paulo Costanzo. 1 h 32.