Les constructeurs automobiles repoussent les limites et ne cessent de peaufiner leurs processus de fabrication afin d’optimiser, encore et toujours, l’efficacité de leurs véhicules électriques.

Pour y parvenir, ils misent sur des logiciels performants qui sont capables de maximiser le rendement du moteur ou qui aident à l’efficacité de la batterie, ils conçoivent des styles de carrosserie plus aérodynamiques. Bref, rien n’est épargné.

Le constructeur Hyundai en est un bon exemple. Pour améliorer l’autonomie et la stabilité de ses véhicules électriques, l’entreprise sud-coréenne a dévoilé tout récemment sa dernière innovation : une jupe d’air active que l’on a surnommée AAS (de l’anglais Active Air Skirt).

Cette technique veut qu’en diminuant la turbulence qui est induite par les roues à l’avant du véhicule, la traînée aérodynamique est réduite, l’autonomie des véhicules électriques est accrue, la stabilité de conduite s’en trouve améliorée et le bruit du vent est estompé. C’est dire qu’en portant la jupe, un véhicule pourrait rouler plus vite, plus longtemps.

Chez Hyundai, on utilise d’ailleurs déjà des procédés du genre, qui ont été fabriqués dans le même esprit et utilisés sur un autre modèle : la berline électrique Ioniq 6. On parle ici de volets d’air actifs, d’un aileron arrière et de rideaux d’air aux roues, tous destinés à réduire cette fameuse traînée aérodynamique.

En ce qui concerne la technologie de l’AAS, il est beaucoup question de Hyundai Motor depuis l’annonce récente, mais dans les faits, ils sont deux constructeurs sud-coréens à miser sur ce procédé, puisque Kia est aussi de la partie. Les deux firmes ont d’ailleurs fait des tests communs sur le véhicule utilitaire sport Genesis GV60, qui est l’un des modèles de luxe chez Hyundai. Les résultats obtenus ont été concluants.

PHOTO FOURNIE PAR HYUNDAI

Hyundai Motor et Kia ont fait des tests communs sur le Genesis GV60 qui se sont avérés concluants.

Avec l’AAS, le coefficient de traînée du véhicule a en effet été réduit de 0,008, ce qui a eu pour effet d’augmenter la traînée de 2,8 %, permettant aux constructeurs d’accroître l’autonomie de ce VUS de six kilomètres. Cela semble léger, mais c’est tout de même une avancée.

Ces ailettes qui redirigent l’air

La technologie de la jupe d’air active repose sur la partie inférieure du pare-chocs avant, qui joue un rôle essentiel dans la direction du flux d’air qui entre dans le véhicule en diminuant la résistance aérodynamique. Plusieurs utilisent déjà ce procédé dans le monde de la course automobile, notamment dans l’univers de la Formule 1.

Le procédé est quand même plutôt simple. Il s’agit d’installer deux petites pièces entre le pare-chocs et les roues avant de la voiture, deux jupettes qui vont se déployer lorsque le véhicule atteindra 80 km/h et même plus, jusqu’à 200 km/h. Voilà ce qui permettra d’atténuer la turbulence et de rediriger l’air autour des roues avant, pour moins de résistance.

Il appert que l’AAS offrirait une efficacité pas mal plus grande qu’une jupe d’air de véhicule stationnaire, selon les constructeurs. La jupe d’air active aurait également un effet positif sur l’appui du véhicule, ce qui améliore la traction et la stabilité.

À l’inverse, lorsque la vitesse du véhicule est réduite au-dessous de 70 km/h, l’AAS se replie derrière le pare-chocs, restant invisible pour le conducteur.

Et si on veut aller à une vitesse supérieure à 200 km/h ? On pense aux voitures de course, par exemple. On a prévu le coup aussi. Pour ce faire, pour que tout en demeure sécuritaire et en conserve la durabilité qui se doit, Hyundai a décidé d’ajouter du caoutchouc sur la partie inférieure de l’AAS. Par conséquent, le procédé diminue les risques de dommages causés par des objets externes.

Une jupe qui sied bien aux VUS

Si on parle ici de véhicules utilitaires sport, c’est que parmi tous les modèles de voitures, ils sont particulièrement bien adaptés pour l’AAS.

En raison de leur conception plus carrée et de leur garde au sol plus élevée, les VUS présentent un aérodynamisme habituellement moins performant que la plupart des autres véhicules. Ils pourront, par conséquent, bénéficier davantage de la jupe active pour améliorer leurs performances aérodynamiques. Même chose pour les véhicules électriques avec des roues plus larges, rapportent les constructeurs.

La technologie est bien accueillie et s’apprête désormais à faire des petits. Devant les résultats prometteurs de leurs tests de résistance et de performance, Hyundai Motor et Kia ont en effet demandé des brevets en Corée du Sud et aux États-Unis afin de protéger jalousement leur technologie.

Les deux constructeurs envisagent maintenant de produire cette technologie à plus grande échelle. On peut aisément imaginer que l’arrivée de la jupe d’air active sur les véhicules du Canada et du Québec n’est plus qu’une question de temps.