À l’heure où les véhicules hybrides rechargeables retrouvent des couleurs et les faveurs de l’industrie automobile, l’auguste marque Lincoln se trouve en bonne position. En effet, plus du tiers des Corsair Grand Tourisme qui circulent au Canada ont une plaque d’immatriculation de la Belle Province collée aux fesses. Une performance qui ravit la direction de cette marque centenaire, mais toujours convalescente.

On peut parfaitement accéder au statut de meilleur vendeur de sa fratrie et cultiver une certaine discrétion. Le Corsair s’est imposé comme l’un des modèles les plus prisés de Lincoln sans faire de tapage. Cet utilitaire compact incarne assez bien ce que cette marque veut représenter : le vrai chic américain. Un niveau de prestations comparable à celui des grandes firmes européennes et asiatiques, mais une approche différente du luxe. Celle-ci est moins ouvertement bourgeoise, suggérant à son aimable clientèle qu’elle appartient à une minorité éclairée.

Mécanique hybride prisée

La version Grand Tourisme retient l’attention des acheteurs en raison de sa mécanique hybride qui permet, selon les données gouvernementales, de diviser par trois les émissions de CO2 (74 g/100 km comparativement à 232 g pour les déclinaisons 100 % essence). Et de réduire de près de 3 L aux 100 km la consommation moyenne d’essence. Ces exploits ne se réalisent toutefois qu’à la condition de recharger quotidiennement le Corsair sur une borne de niveau 2 (son autonomie électrique se limite à 45 km), laquelle met jusqu’à quatre heures pour le ravitailler. Avant d’aller plus loin, soulignons que l’Escape hybride rechargeable fait mieux (60 km d’autonomie électrique et 49 g/100 km d’émissions de CO2), mais n’entraîne que ses seules roues avant. Le Corsair Grand Tourisme adopte, pour sa part, exclusivement un rouage à quatre roues motrices.

  • La version Grand Tourisme permet de réduire de près de 3 L aux 100 km la consommation moyenne d’essence, à la condition de recharger quotidiennement le Corsair sur une borne de niveau 2.

    PHOTO FOURNIE PAR LINCOLN

    La version Grand Tourisme permet de réduire de près de 3 L aux 100 km la consommation moyenne d’essence, à la condition de recharger quotidiennement le Corsair sur une borne de niveau 2.

  • L’habitacle du Lincoln Corsair Grand Tourisme

    PHOTO FOURNIE PAR LINCOLN

    L’habitacle du Lincoln Corsair Grand Tourisme

  •  Le Corsair s’est imposé comme l’un des modèles les plus prisés de Lincoln sans faire de tapage.

    PHOTO FOURNIE PAR LINCOLN

    Le Corsair s’est imposé comme l’un des modèles les plus prisés de Lincoln sans faire de tapage.

  • Le mobilier fait appel à des matériaux de qualité. C’est soigné, raffiné et reposant.

    PHOTO FOURNIE PAR LINCOLN

    Le mobilier fait appel à des matériaux de qualité. C’est soigné, raffiné et reposant.

  • La trappe de la prise de recharge du Lincoln Corsair Grand Tourisme

    PHOTO FOURNIE PAR LINCOLN

    La trappe de la prise de recharge du Lincoln Corsair Grand Tourisme

  • À l’arrière, deux personnes apprécieront le confort de la banquette qui bénéficie, elle aussi, d’ajustements pour rendre les périples agréables.

    PHOTO FOURNIE PAR LINCOLN

    À l’arrière, deux personnes apprécieront le confort de la banquette qui bénéficie, elle aussi, d’ajustements pour rendre les périples agréables.

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Les 266 ch de cette motorisation bicéphale ne sont pas de trop pour mouvoir cette Lincoln fort bien mise qui, dans sa déclinaison hybride rechargeable, frise les deux tonnes. Les lois de la gravité se font assez nettement sentir au démarrage et sur les petites routes sinueuses, mais s’atténuent lorsque l’on circule sur les voies rapides. En revanche, la lourdeur de la direction, elle, reste. Cela dit, on adapte spontanément sa conduite au tempérament placide et un brin mollasson du Corsair Grand Tourisme. Les déclinaisons animées du moteur 2 L suralimenté par turbocompresseur – moins lourdes, moins coûteuses et moins écologiques aussi – font preuve de plus de tempérament et d’agilité.

Lincoln n’a pas lésiné sur les assistances électroniques. Il a également doté le Corsair d’un système de conduite semi-autonome qui nous a paru assez perfectible. Correctement insonorisée, sa mécanique hybride se fait toutefois bien entendre lorsqu’on se tient debout sur la pédale d’accélérateur.

À vitesse de croisière, cette très prévenante Lincoln flotte sur des suspensions très souples, adaptées aux trois marchés principaux auxquels elle se destine, soit la Chine, le Canada et les États-Unis.

Même en position « exaltante » (lire Sport), les amortisseurs ménagent les lombaires, déjà préservées par la qualité des sièges. Un typage très « confort » qui incite également à une conduite coulée.

Tiré à quatre épingles

Reste le morceau de bravoure que constitue la présentation intérieure d’une Lincoln. L’habitacle est tiré à quatre épingles et est plus chaleureux que celui d’un Infiniti, d’un Alfa Romeo ou d’un Ford Escape dont le Corsair dérive. Le mobilier fait appel à des matériaux de qualité. C’est soigné, raffiné et reposant.

Des qualificatifs qui ne s’appliquent pas aux commandes, surtout celles que l’on retrouve scotchées au volant. Celles-ci, mal identifiées et parfois mal assorties, nécessitent une période d’adaptation certaine. Tout comme le sélecteur à bouton-poussoir de la boîte de vitesses.

Les sièges avant proposent plusieurs ajustements, mais les automobilistes au gabarit imposant pourraient leur reprocher leur étroitesse. À l’arrière, deux personnes apprécieront le confort de la banquette qui bénéficie, elle aussi, d’ajustements pour rendre les périples agréables. Quant à la contenance du coffre, elle s’inscrit dans la bonne moyenne du segment et possède une large échancrure et un seuil de chargement pas trop élevé.

On observera enfin que, comme il est désormais de mise chez Lincoln, les prix reflètent une absence totale de complexe. La marque américaine facture le Corsair à partir de 59 990 $ et propose un groupe d’options très onéreux qui ne vaut pas le coût.

Lincoln Corsair Grand Tourisme

Prix

À partir de 59 990 $

Admissible aux subventions gouvernementales ?

Oui

Émissions de CO2

74 g/100 km

Consommation et autonomie électrique

7,1 L/100 km, 45 km

On aime

  • Confort et insonorisation
  • Équipement complet
  • Consommation raisonnable

On aime moins

  • Poids élevé
  • Ergonomie de certaines commandes
  • Autonomie électrique limitée

Notre verdict

Une jolie option pour qui souhaite rouler autrement

Consultez le site de Lincoln Canada

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