(Salt Lake City, Utah) L’air de rien, le marché des camionnettes intermédiaires bouillonne. Les ténors de la catégorie (Tacoma, Colorado et Canyon) ont tous fait peau neuve ces derniers mois. Au tour de Ford, maintenant. La marque américaine compte sur la cinquième génération du Ranger pour quitter, au Canada comme au Québec, les bas-fonds du classement.

Gagner du temps et ne pas devoir partir d’une page blanche. Voilà en gros ce qui a amené Ford à nous proposer, il y a cinq ans, la version australienne du Ranger. Cette camionnette, pas tombée de la dernière pluie, a été adaptée aux exigences du marché nord-américain. Les acheteurs n’ont pas tous été convaincus. Le Ranger ne trouve pas sa place parmi les meneurs de la catégorie. Le Ranger américanisé se heurte à des limites que l’on ne tarde pas à mesurer. Ce modèle cachait difficilement son âge. Il manquait de confort, d’insonorisation. Bref, il ne suscitait guère l’envie. Pas plus que sa présentation intérieure. Datée, elle aussi.

On se remet au travail

La direction de Ford dit avoir porté une oreille attentive aux suggestions formulées par la clientèle. On connaît l’air et la chanson. Cette cinquième génération se veut une évolution de la précédente, à la différence que l’équipe de conception américaine a, cette fois, participé plus activement à son élaboration. En reliant les poutres de son châssis en échelle à leurs extrémités, le Ranger gagne en rigidité. L’élargissement des voies et de l’empattement contribue, pour sa part, à améliorer la stabilité (et l’espace intérieur, sur lequel nous reviendrons). Et le confort aussi, puisque les points d’ancrage des suspensions logent désormais à l’extérieur des longerons.

Ford renouvelle sa confiance au quatre-cylindres de 2,3 L suralimenté, une mécanique qui jusqu’ici s’est révélée fiable, performante. Un peu sonore également (à l’accélération). La boîte automatique à 10 rapports demeure l’unique complice de ce moteur qui figure toujours parmi les plus sobres de la catégorie (voir l’écran « Banc d’essai – La concurrence »). En dépit d’une réduction appréciable de sa masse, le Ranger nouveau, plus massif il est vrai, consomme presque autant que son prédécesseur.

  • L’élargissement des voies et de l’empattement contribue à améliorer la stabilité.

    PHOTO FOURNIE PAR FORD

    L’élargissement des voies et de l’empattement contribue à améliorer la stabilité.

  • Le Ranger est plus imposant qu’autrefois. Cela se traduit par des places arrière plus accueillantes avec davantage de dégagement pour les jambes et les genoux.

    PHOTO FOURNIE PAR FORD

    Le Ranger est plus imposant qu’autrefois. Cela se traduit par des places arrière plus accueillantes avec davantage de dégagement pour les jambes et les genoux.

  • Tableaux indicateurs du Ranger

    PHOTO FOURNIE PAR FORD

    Tableaux indicateurs du Ranger

  • Le V6 de 2,7 L turbocompressé pourrait s’avérer un choix plus robuste à long terme que le 2,3 L pour quiconque entend régulièrement tracter le poids maximal autorisé (7500 lb).

    PHOTO FOURNIE PAR FORD

    Le V6 de 2,7 L turbocompressé pourrait s’avérer un choix plus robuste à long terme que le 2,3 L pour quiconque entend régulièrement tracter le poids maximal autorisé (7500 lb).

  • L’habitacle du Ford Ranger

    PHOTO FOURNIE PAR FORD

    L’habitacle du Ford Ranger

  • Par rapport à son prédécesseur, le nouveau Ranger fournit un réel effort pour valoriser sa clientèle. L’habitacle s’habille de matériaux plus agréables à l’œil comme au toucher.

    PHOTO FOURNIE PAR FORD

    Par rapport à son prédécesseur, le nouveau Ranger fournit un réel effort pour valoriser sa clientèle. L’habitacle s’habille de matériaux plus agréables à l’œil comme au toucher.

1/6
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Pour mieux se mesurer sans doute à la concurrence, l’acheteur aura le loisir d’opter pour une cylindrée plus importante à partir de l’automne. En effet, un V6 de 2,7 L turbocompressé viendra enrichir le catalogue des options. Celui-ci, absent lors de ce lancement médiatique, pourrait s’avérer un choix plus robuste à long terme que le 2,3 L pour quiconque entend régulièrement tracter le poids maximal autorisé (7500 lb). Cette mécanique s’associe également à la boîte automatique à 10 rapports et consomme, une fois délestée de toute charge, un demi-litre de plus tous les 100 km que le 2,3 L.

Cela dit, le 2,3 L suffit largement aux tâches auxquelles la clientèle visée le destine généralement. Ce quatre-cylindres fait preuve de souplesse et arrache promptement le Ranger de sa position statique. Le niveau sonore est maintenant plus acceptable (à l’accélération) et la gestion de la transmission apparaît plus fine à basse vitesse et lors des reprises. Et moins brusque dans les phases de rétrogradage.

Le rendement et les performances du groupe motopropulseur ne causent aucune surprise. En revanche, on s’étonne que le Ranger soit devenu aussi agréable à vivre. Finis les coups de raquette du train arrière sur des chaussées à peine froissées.

Finis les flottements dans les virages. Finie la direction qui nous invite à deviner où pointent les roues avant. La conduite de cette camionnette procure plus de confiance encore qu’auparavant. Plus équilibré, moins survireur, ce Ford progresse dans tous les domaines à l’exception du freinage. Celui-ci est facile à moduler, certes, mais son efficacité demeure perfectible, surtout à chaud.

Polyvalence accrue

Au Canada, le Ranger, c’est quatre portes, une benne et un mode d’entraînement à quatre roues motrices. Rien de comparable avec les camionnettes grand format, véritables supplices pour les hésitants. Comme bon nombre de ses semblables, personne ne se gratte la tête au moment de commander un Ranger. Par contre, il y a des options, mais parmi celles-ci – pour peu que vous tiriez une charge – figure l’assistance de remorque Pro. Un incontournable pour quiconque fait des boutons quand vient le moment de se garer avec quelque chose scotché à son véhicule. À l’aide de la molette encastrée dans la console centrale, plus la peine de vous demander si vous devez tourner le volant dans le sens contraire ou pas. Le dispositif y veille à votre place. Vous devez serrer à gauche, alors vous tournez le « robinet » dans ce sens. Intuitif et facile. Un jeu d’enfant, vous dis-je.

Par rapport à son prédécesseur, le nouveau Ranger fournit un réel effort pour valoriser sa clientèle. L’habitacle s’habille de matériaux plus agréables à l’œil comme au toucher. Les déclinaisons les plus chères en mettent naturellement plein la vue avec des écrans de plus grandes dimensions. Lesquels n’intègrent, par chance, pas toutes les commandes, contrairement à certains concurrents. Rien de compliqué à bord de la cabine, mais on aurait tout de même souhaité un nombre accru de rangements et un soupçon de créativité additionnel.

Après tout, le Ranger est plus imposant qu’autrefois. Cela se traduit par des places arrière plus accueillantes (la garde au toit est demeurée la même qu’avant) avec davantage de dégagement pour les jambes et les genoux. On est heureux de soulever les assises, de rabattre les dossiers à plat ou encore de profiter de l’ouverture pratiquée dans la lunette pour le transport de longs objets. Quant à la benne, plus large qu’autrefois, elle se révèle plus accessible à la suite de l’intégration de marchepieds de part et d’autre du pare-chocs. En outre, le battant est doté d’un mécanisme plus sophistiqué pour le rendre plus aisé à manipuler.

À n’en point douter, la somme de toutes ces améliorations permettra au Ranger de faire meilleure figure face à ses opposants. En revanche, ce Ford aura peine à justifier son prix et ses prestations face aux camionnettes grand format (le F-150, par exemple). Celles-ci ne sont pas tellement plus coûteuses ni guère plus gourmandes.

Ford Ranger

Fourchette de prix

De 41 870 $ à 54 320 $

Déclinaisons à l’essai

XLT et Lariat

C02 (g/km)

257

Consommation

11 L/100 km (2,3 L)

On aime

  • Confort et silence de roulement
  • Polyvalence accrue
  • Innovation en matière de remorquage

On aime moins

  • Statu quo en matière de consommation
  • Banquette au confort spartiate
  • Taille unique

Notre verdict

Le Ranger répond aux demandes de sa clientèle sans les excéder.

Consultez le site de Ford Canada

Faites part de votre expérience

La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : BMW X1/X2, Chevrolet Blazer EV, Range Rover Sport, Subaru Forester et Toyota Camry. Si vous possédez l’un de ces véhicules ou en attendez la livraison, nous aimerions bien vous lire.

Écrivez-nous pour nous faire part de votre expérience