La Toyota Prius a été l’une des voitures les plus influentes du début du XXIsiècle. Tour de force technique, elle a réussi à massifier l’hybride, entraînant avec elle dès 1997 de nombreux adhérents séduits par sa frugalité exceptionnelle. Sa plate efficacité a aussi fait d’elle une figure clivante qui personnifiait le dédain de l’ancien patron, Akio Toyoda, pour le tout-électrique. Sa dernière cuvée tente maintenant de marier cette quête d’efficience à de l’émotivité. Et ça marche, du moins, en partie.

Le design 

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La ligne de toit de la Toyota Prius 2024 a été abaissée de 50 mm par rapport à la génération précédente, donnant une posture plus véloce et homogène à la compacte grâce aux lignes arrière plus hautes qui font contraste.

Cette Prius de cinquième génération laisse une impression prégnante au premier contact, surtout lorsqu’elle a été trempée dans ce « jaune maximum » visible à des kilomètres. La partie avant, qui aurait pu être dessinée par Giorgetto Giugiaro, présente un grand pare-brise dont la forte inclinaison épouse l’angle du capot avant. Sa ligne de toit a été abaissée de 50 mm par rapport à la génération précédente, donnant une posture plus véloce et homogène à la compacte grâce aux lignes arrière plus hautes qui font contraste. L’éclairage aide également à donner du tonus à la présentation, décrivant de grands crochets fins à l’avant imbriqués dans le bouclier. Cet effort général n’a également pas été vain pour l’aérodynamisme, permettant à cette Prius d’obtenir un coefficient de traînée amélioré (0,24 cx) pour fendre l’air.

À bord 

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L’habitacle de la Toyota Prius 2024

Pour une rare fois, ce constructeur philosophiquement très cérébral a choisi de privilégier le design avant la fonctionnalité. Cette ligne de toit que l’on apprécie pour son aspect cohésif empiète grandement sur le dégagement pour la tête, ce qui rend carrément inconfortable cette Prius pour les gabarits plus imposants. La visibilité avant et arrière est aussi fortement hypothéquée par ce choix stylistique en raison du positionnement des piliers. La planche de bord moderne, qui se présente sous la forme de divers paliers superposés, intègre néanmoins parfaitement les commandes usuelles physiques au toucher solide. Les matières sont en grande partie souples et habilement assemblées. Si l’écran d’infodivertissement en trapèze est bien placé, on ne peut toutefois en dire autant du bloc d’instrumentation, fixé loin et très haut et qui semble toujours en partie obstrué par le volant.

Sous le capot 

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Le moteur quatre cylindres de 2 L de la Toyota Prius 2024 produit 150 ch et est appuyé dans son travail par deux moteurs électriques.

Toyota a en parallèle injecté de la puissance à cette Prius. Son moteur quatre cylindres passe de 1,8 L à 2 L, faisant augmenter sa puissance totale de 121 ch à 150 ch. Deux moteurs électriques, l’un de 111 ch en appui à l’avant et l’autre de 40 ch pour animer les roues arrière, assurent une puissance totale de 196 ch. Elle devient ainsi nettement plus vive, mais la courbe de puissance n’est pas encore digne d’un moteur atmosphérique, elle qui peut paraître inconstante à haut régime. La sonorité du quatre-cylindres, correctement guidé par la boîte CVT, semble atténuée aussi, mais il n’a rien d’orchestral. Ce groupe propulseur reste très frugal avec une moyenne estimée de 4,8 L/100 km qui a été notée à 6 L/100 km au cours de l’essai hivernal. C’est excellent, mais guère mieux qu’une Corolla hybride plus abordable.

Derrière le volant

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La direction fort bien dosée taille la trajectoire avec précision. Le roulis est bien contenu, mais la Toyota Prius n’a pas été pour autant métamorphosée en athlète.

Après avoir empoigné son petit volant, on goûte à une hybride résolument plus expressive. Certes, la barre n’était pas haut placée, diront bien des gens, mais on dénote cet entrain inédit lorsqu’on négocie un parcours plus sinueux. Sa direction fort bien dosée taille la trajectoire avec précision. Le roulis est bien contenu, mais la compacte n’a pas été pour autant métamorphosée en athlète. Le châssis rigidifié demeure sous-vireur, un comportement qui n’est pas enrayé par le moteur arrière aux modestes moyens. Le confort est acceptable, mais ses pneus à flancs plutôt minces gèrent par moments plutôt mal les aspérités, ce qui transmet des secousses sèches aux occupants. Le freinage a été en outre grandement amélioré dans sa progressivité, mais peut donner l’impression de manquer de mordant en début de course ou selon les interventions du système régénératif.

Les technologies embarquées 

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L’écran tactile optionnel de la Toyota Prius 2024 de 12,3 po

La Prius reprend un système multimédia qui mise sur sa simplicité ainsi que sur la bonne réactivité de l’écran tactile pour appuyer les manipulations. Apple CarPlay et Android Auto sans fil y sont bien intégrés, en plus d’être appuyés par la recharge par induction en livrée Limited. Une petite fente est découpée sur la console centrale pour y loger le téléphone afin de le recharger, chose qui permet de libérer de l’espace. En ce qui concerne la sécurité, toutes les livrées de la Prius sont pourvues du « Toyota Safety Sense 3.0 ». Il outille l’auto d’éléments actifs de sécurité avec détection des piétons en plus d’un régulateur de vitesse actif à toutes les vitesses. Son activation peut néanmoins sembler un peu complexe en raison de la disposition des touches sur le volant, mais le système s’est révélé efficace lors de l’essai.

Le verdict 

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Le concept transitionnel en format réduit de la Toyota Prius répond à un besoin de bien des consommateurs qui demeurent rebutés par les mastodontes des routes plus énergivores.

Plus charmante et grandement améliorée sur le plan dynamique, cette nouvelle Prius a récemment remporté nombre de prix pour l’appuyer dans sa conquête d’un segment beaucoup moins fréquenté qu’auparavant. Certes, ces améliorations auront été faites au prix de certains compromis sur sa praticité qui ne plairont pas à tous, mais la pionnière de l’hybride a le grand mérite de relancer une conversation autour de la voiture hybride. Ce concept transitionnel en format réduit répond à un besoin de bien des consommateurs qui demeurent rebutés par les mastodontes des routes plus énergivores ainsi que par les compromis induits par le virage entièrement électrique. L’hybride n’est pas et ne sera jamais une panacée sur le plan environnemental, mais la Prius nous rappelle qu’elle reste une solution de rechange éprouvée.

Carnet de notes 

La Prius Prime enfichable seule dans son monde

Reprenant un sous-segment abandonné par les Chevrolet Volt et Honda Clarity, la Prius Prime avance une autonomie électrique de 72 km et une puissance accrue de 220 ch pour justifier ses 2000 $ de plus sans les mesures d’encouragement (7500 $ au total). Un choix peut-être encore plus pertinent, sans rouage intégral cependant.

Un coffre moins spacieux qu’auparavant

La Prius dispose toujours d’un hayon à l’arrière, mais son coffre est nettement moins spacieux que celui de la génération précédente. Plus de 200 L les séparent.

Des performances nettement améliorées

Toyota avance un 0-100 km/h en 7,2 s dans le cas de cette Prius, soit près de 3 s de moins que la génération précédente à deux roues motrices. Accessoirement, il est plutôt amusant de constater que le constructeur avance des chronos dans le cas de ce modèle qui n’a jamais été axé sur la performance.

Pas de cuir dans l’habitacle

Toyota emploie un matériau nommé Softex pour la sellerie des sièges de cette Prius. C’est un cuir synthétique dont la fabrication émet 85 % moins de CO2 qu’un cuir traditionnel.

Pas de lien mécanique entre l’avant et l’arrière

Comme la plupart des modèles hybrides du constructeur dotés d’un rouage intégral, cette Prius n’a pas d’arbre de transmission qui lie les moteurs avant à l’arrière. C’est à un moteur électrique indépendant qu’incombe la mission d’animer les roues arrière. Notons que toutes les Prius hybrides traditionnelles ont le rouage intégral.

Fiche technique 

  • Modèle à l’essai : Toyota Prius Limited
  • Moteur : L4 DACT 2 L à cycle Atkinson + moteurs électriques avant et arrière
  • Puissance : 150 ch à 6000 tr/min (moteur thermique) + 111 ch (moteur électrique avant) + 40 ch (moteur électrique arrière) pour 196 ch au total
  • Couple : 139 lb-pi à 4400 tr/min (moteur thermique) + 152 lb-pi (moteur électrique avant) + 62 lb-pi (moteur électrique arrière)
  • Transmission : Automatique à variation continue
  • Architecture motrice : Moteur thermique avant transversal appuyé par deux moteurs électriques (avant et arrière)
  • Consommation (ÉnerGuide) : 4,8 L/100 km
  • Prix (avec options) : 46 671 $ (fourchette de prix de 40 431 $ à 46 671 $)
  • Concurrents : Toyota Corolla hybride, Honda Civic hybride (à venir) et Hyundai Elantra hybride
  • Du nouveau en 2024 ? : Aucun changement majeur (nouvelle génération lancée à l’année-modèle 2023)
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