En réaction aux normes d’émissions plus contraignantes, les constructeurs tentent d’atteindre un équilibre entre l’électrification et l’usage parcimonieux des combustibles fossiles. Pour faire perdurer son VUS intermédiaire GLE en 2024, Mercedes-Benz a choisi la voie de l’hybride rechargeable, une première pour le modèle. Le procédé est loin d’être nouveau, mais s’efforce d’offrir une autonomie électrique qui n’est pas risible, contrairement à certains.

Son design 

PHOTO FOURNIE PAR MERCEDES-BENZ

Le Mercedes-Benz GLE 450e

Lancé en 2018, l’actuel GLE est le descendant de l’instigateur du segment des VUS de luxe modernes, le Classe M, né en 1997. Hormis l’évolution poussée par la concurrence du BMW X5, le canevas demeure très semblable. Légèrement rafraîchie pour 2024, sa carrure reste définie par ses rondeurs, surtout au niveau de la ceinture de caisse et des ailes. Les immenses jantes de 21 po et de 315 mm à l’arrière du véhicule d’essai ajoutent de l’amplitude au rendu. Les optiques ainsi que le bouclier avant ont en outre été remodelés dans la mise à jour, des modifications somme toute superficielles. La surface vitrée généreuse rappelle aussi inévitablement le courant des VUS du début des années 2000. La version enfichable se distingue uniquement par sa dénomination sur le hayon ainsi que par la présence d’une trappe supplémentaire à l’arrière, pour la recharge.

À bord 

PHOTO FOURNIE PAR MERCEDES-BENZ

L’habitacle du Mercedes-Benz GLE 450e

Ce GLE appartient à ce qu’on pourrait considérer comme l’ancienne garde de la gamme actuelle de Mercedes-Benz. Sa configuration intérieure emploie donc encore plusieurs commandes physiques, une approche nettement plus conviviale que les plus récentes réalisations de la marque à l’étoile qui s’épanchent dans le numérique. Cette planche de bord a également le mérite de faire cohabiter d’élégantes matières agencées au choix dans une thématique rectangulaire. Les sièges du groupe AMG Line présentent de multiples ajustements et offrent un rembourrage parfaitement moelleux. Le volume intérieur reste très satisfaisant, qu’importe où l’on prend place. Ça se corse cependant sur le plan de l’aspect pratique du produit : les rangements se font trop rares et leur contenance est insuffisante pour sa vocation. Le coffre de 892 L est aussi nettement moins volumineux que celui d’un Toyota RAV4.

Sous le capot 

PHOTO FOURNIE PAR MERCEDES-BENZ

Le Mercedes-Benz GLE 450e

Le GLE 450e mise sur un ingénieux, mais complexe, groupe propulseur hybride. Un moteur électrique de 134 ch est hébergé dans sa transmission à neuf rapports pour mouvoir l’imposante cathédrale allemande de 2,6 tonnes. Une batterie de 23,3 kWh assure une autonomie estimée de 77 km, un chiffre réaliste qui peut être augmenté en conduite urbaine. Sans être très vif, il relâche rapidement son couple, rendant la conduite de ce GLE sereine et agréable en contexte urbain. La consommation d’énergie est toutefois trop grande sur autoroute, soit autour des 35 kWh/100 km. Un quatre-cylindres turbocompressé de 2 L prend ensuite le relais, assurant une puissance totale de 381 ch. Lorsqu’il intervient, le tempérament du VUS change évidemment en raison du surplus de puissance, mais son niveau sonore bas permet d’assumer sa discrétion. Sa soif – 10 L/100 km en moyenne – est néanmoins assez élevée en mode de fonctionnement hybride compte tenu de la cylindrée.

Derrière le volant

PHOTO FOURNIE PAR MERCEDES-BENZ

Le Mercedes-Benz GLE 450e

Il appert assez clairement que ce VUS n’a pas de réelles prétentions sportives, une franchise que l’on apprécie dans un segment où les superlatifs sont collectionnés. L’expérience est donc guidée par un désir d’isoler le conducteur des irritants extérieurs par une insonorisation de voûte à peine perturbée par les crampons hivernaux chaussés par le modèle d’essai. Le roulement paraît sûr dans sa gestion des mouvements, mais l’absence de ressorts pneumatiques optionnels ou d’un quelconque amortissement adaptatif se traduit par une légère sécheresse lorsqu’on négocie avec des imperfections. Le train arrière a aussi tendance à traduire sa mollesse par un subtil mouvement latéral. Qu’à cela ne tienne, ce GLE impressionne par son impression d’infrangibilité doublée par un volant très assisté et des pédales progressives qui appuient la douceur et l’homogénéité de la motorisation. C’est du velours.

Les technologies embarquées 

PHOTO FOURNIE PAR MERCEDES-BENZ

Le système multimédia du Mercedes-Benz GLE 450e

Malgré l’appui de certaines touches tactiles, tout n’est pas parfait dans ce département, loin de là. Ce GLE compte sur trois pavés tactiles, dont deux sur le volant, en plus de quelques touches haptiques. La navigation dans l’instrumentation numérique et le système multimédia s’en voit grandement complexifiée par moments en raison d’un manque de cohésion entre le geste fait par le conducteur et le traitement de la commande par le système. C’est très accaparant, surtout lorsque l’on conduit. La définition des écrans et l’interface sont toutefois excellentes et permettent d’appuyer le luxe évident du VUS. L’élégante chaîne audio Burmester produit une sonorité riche renchérie par le positionnement de haut-parleurs de basse avant aux pieds pour un aspect plus sensoriel. Sa puissance est toutefois un peu juste.

Verdict 

PHOTO FOURNIE PAR MERCEDES-BENZ

Mercedes-Benz GLE 450e

En rien l’on ne peut caractériser ce GLE 450e comme un véhicule grandement efficient, surtout si on l’oppose à des options purement électriques. C’est la conséquence évidente de son format, mais également des compromis induits par sa conception basée sur une plateforme thermique. Cette livrée est néanmoins la plus intéressante de ce modèle par sa capacité à offrir des dizaines de kilomètres de quiétude sans brûler une seule goutte d’essence, un avantage marqué. Malgré ces attributs enjolivés par sa qualité de fabrication, il fait partie de ces véhicules transitionnels. Sa complexité technique et le risque d’une obsolescence technique plus ou moins rapide rendent sa location quasi incontournable, sans pour autant le disqualifier.

Carnet de notes 

Recharge rapide proposée

Ce GLE 450e est l’un des rares véhicules hybrides rechargeables à être compatible avec les bornes de recharge rapide. Dans son cas, la puissance plafonne à 60 kW, ce qui permet de remplir la batterie de 10 à 80 % en seulement 20 minutes. Une option incontournable pour 650 $.

Aides à la conduite non comprises

Malgré ses 90 000 $, le VUS n’est pas garni des aides usuelles de conduite active. Pour en bénéficier, il faut allonger 2600 $ de plus. C’est peu en pourcentage, mais c’est tout de même incompréhensible pour un tel prix.

Quand le capot disparaît

Grâce à son système de caméras, ce GLE permet de rendre son capot quasi transparent en projetant une image du devant du véhicule pour mieux naviguer parmi les obstacles à basse vitesse.

Hybride et capable de tracter beaucoup

Malgré son groupe propulseur hybride rechargeable, ce VUS intermédiaire peut tracter une remorque ou une roulotte de 3500 kg. Un plus pour les amateurs de camping, entre autres.

Une version enfichable en cache une autre

Une autre livrée enfichable du GLE sera commercialisée au Canada en 2026. Le GLE 53 Hybrid promet une puissance totale du système de 536 ch. Ce gain est attribuable à l’usage d’un six-cylindres de 3 L turbocompressé. L’autonomie électrique n’a pas encore été dévoilée.

Fiche technique 

  • Version à l’essai : GLE 450e
  • Prix (avec options, transport et préparation) : 105 991 $ (prix de départ de 93 461 $)
  • Moteur : L4 DACT 2 L turbo + moteur électrique
  • Puissance (totale) : 381 ch
  • Couple (total) : 479 lb-pi
  • Transmission : automatique à 9 rapports
  • Architecture motrice : moteur avant thermique longitudinal avec moteur électrique placé dans la transmission, rouage intégral
  • Consommation et autonomie (ÉnerGuide) : 9,9 L/100 km et 77 km d’autonomie
  • Concurrents : BMW X5 xDrive50e, Lexus RX 450h+, Porsche Cayenne E-Hybrid et Volvo XC90 T8
  • Du nouveau en 2024 ? Nouvelle version (GLE 450e), modèle légèrement redessiné
Consultez le site de Mercedes-Benz