Ce parallélépipède à peine dégrossi suscite la curiosité depuis son lancement en mai 2017. Appelé à relayer le chic Touareg, l’Atlas a été accueilli plutôt tièdement par la presse spécialisée. Un peu brut de décoffrage, cet utilitaire en a néanmoins séduit plusieurs avec ses proportions intérieures impressionnantes. Dans le cadre de cette mise à niveau, Volkswagen cherche essentiellement à le polir. Une réussite ?

On pourra penser ce que l’on veut de l’Atlas, mais une chose est certaine : il gonfle d’orgueil la direction canadienne de Volkswagen. Cette dernière souligne à grands traits que cet utilitaire appâte une clientèle plus jeune et plus riche. Et plus important encore, 70 % de celle-ci n’avait jamais avant posé les fesses dans un produit Volkswagen. De ce point de vue, l’Atlas se révèle une réussite.

Pour expliquer ce succès, il est nécessaire de relever le principal attribut de ce véhicule : l’espace qu’il procure aux familles nombreuses. À ce chapitre, cette américaine d’origine allemande (elle prend naissance aux États-Unis) n’a rien à envier à la concurrence.

De l’espace ? Il y en a ; peu importe la rangée que vous occuperez (il y en a trois), on y accède ou on s’en extrait aisément.

Aussi vaste, pratique, ingénieuse et futée qu’elle soit, la « cabine » manquait jusqu’ici d’étoffe pour un véhicule censé – non par la taille cette fois, mais le prix – incarner le nec plus ultra de la gamme. Disons-le tout net, dans ce domaine, c’était raté. Ses concepteurs corrigent le tir cette année. Bravo pour l’effort.

Sans doute aurait-il fallu un peu plus qu’un jeu de lumière (pour colorer à sa guise l’habitacle), des textures gaufrées et un écran central hypertrophié. Et pour créer une ambiance plus chaleureuse, une « planche de bois » zèbre dorénavant le tableau de bord. L’effet recherché est peu convaincant. Tout comme le système d’infodivertissement. L’abandon graduel de commandes physiques pour tout caser derrière cet écran encore dysfonctionnel (réactivité lente et redémarrage fréquent) soulève bien des interrogations quant à sa fiabilité.

PHOTO FOURNIE PAR VOLKSWAGEN

Le Volkswagen Atlas

Pourtant, Volkswagen affirme avoir revisité l’architecture électrique. Ce faisant, la marque allemande a également bonifié les accessoires et autres aides à la conduite. Aux sièges avant réfrigérés s’ajoutent entre autres de nouvelles fonctionnalités de sécurité tels le régulateur de vitesse intelligent et l’alerte de franchissement des voies. Cela dit, les familles dont le budget est plus serré ne manqueront pas de pleurer le retrait de la version Trendline (lire la déclinaison d’entrée de gamme) au profit des finitions plus chères.

Dites bonjour au nouveau 2 litres

Dans le cadre de cette refonte, Volkswagen renvoie au vestiaire les mécaniques appelées autrefois à siéger dans cette antichambre et s’en remet à un « nouveau » quatre-cylindres. Ce 2 litres de quatrième génération affiche une plage d’utilisation beaucoup plus large, fait preuve de plus de sobriété à la pompe et ne craint pas de tracter une charge équivalente à 2268 kg (5000 livres). Tout bon, mais les gains de consommation nous ont paru plutôt modestes, surtout en ville.

Malgré son poids et sa petite cylindrée, l’Atlas bondit au démarrage et offre des reprises raisonnables. La boîte automatique fait ici de l’excellent travail et sa gestion nous est apparue sans faille.

La surprise vient de cette facilité de conduite. Petit et fin, le volant commande une direction efficacement démultipliée et l’impression de flottement, typique des gros tout-terrain, est bien contenue.

En revanche, l’Atlas exige un certain doigté et une dose d’anticipation dans les espaces restreints en raison de son diamètre de braquage. Quand la ville se trouve dans le rétroviseur, on découvre un engin docile, aux freins suffisamment dimensionnés pour assurer la décélération de quelque 2 tonnes lorsqu’on le sollicite énergiquement.

Plutôt maniable, l’Atlas brille également pour ses suspensions prévenantes sur une route correctement pavée et son confort acoustique. Contrairement à ce que suggère son apparence, l’Atlas préfère circuler loin des sentiers. Au-delà de ses pneumatiques, la garde au sol paraît étonnamment basse pour un véhicule de cette catégorie.

Bien que l’Atlas soit une proposition plus attractive que par le passé, le plus dur reste à faire. Convaincre la clientèle de la génération précédente (voir l’avis des propriétaires) que les transformations apportées méritent de nouveau sa confiance.

Volkswagen Atlas

  • Déclinaison à l’essai : Execline R-Line
  • Fourchette de prix : De 49 995 $ à 59 995 $
Consultez le site de Volkswagen

On aime

  • L’espace intérieur
  • Le tonus du 2 litres à bas régime
  • La programmation feutrée de la boîte automatique

On aime moins

  • L’écran d’infodivertissement, le nouveau fourre-tout
  • La consommation décevante
  • Le manque de raffinement malgré les appliques de bois

Notre verdict

  • Aussi sévère et spacieux qu’un autobus d’écoliers

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