Depuis un certain temps, un photomontage de VUS blancs circule dans les médias sociaux : notre œil s’y perd en tentant d’identifier les modèles présentés aux lignes quasi indifférenciées. Certes, l’exercice tendancieux a pour but de faire maugréer les amateurs de voitures qui fuient la vague de véhicules surélevés. Elle nous rappelle aussi à quel point ce marché est homogène. C’est ici qu’intervient, comme antidote, l’Alfa Romeo Stelvio.

Son design 

PHOTO FOURNIE PAR ALFA ROMEO

L’Alfa Romeo Stelvio

Les similarités avec la berline Giulia sont frappantes. Le VUS arbore ainsi l’irremplaçable triangle inversé en treillis de la marque italienne, un point central vers lequel convergent de nombreux traits. Les phares en pointe de flèche sont fixés plutôt bas, et assurent ainsi une posture sportive à la présentation. De côté, le Stelvio rappelle son châssis à propulsion avec un capot avant long. L’ensemble est ramassé avec de brefs porte-à-faux, à l’instar de la berline qui assure son inspiration. Le hayon arrière peut donner l’impression que ce Stelvio porte un sac à dos en raison du renflement présent pour augmenter l’espace de chargement. C’est probablement la seule note légèrement dissonante de ce VUS qui arrive à marier avec un juste dosage ses élans sportifs à un souci de praticité.

À bord 

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L’habitacle de l’Alfa Romeo Stelvio

Le Stelvio nous fait oublier que nous sommes à bord d’un VUS. La version Veloce essayée reçoit des sièges avant aux pourtours enveloppants, sans perdre de vue le confort. Le tableau de bord est bas et pas trop clinquant visuellement, ce qui dégage la vue sur l’avant du véhicule. Il se compose de pièces qui semblent de meilleure qualité qu’auparavant. La planche de bord est drapée de cuir et l’exemplaire essayé conjuguait le tout avec des garnitures d’aluminium brossé de belle façon. On remarque aussi une attention à l’assemblage plus marquée qu’auparavant. On est toutefois loin de l’aspect technocentriste de bien des concurrents. Tout ou presque est accessible au moyen de touches physiques très bien disposées et l’instrumentation utilise toujours des aiguilles pour nous informer. Ce Stelvio brille moins sur le volume de son habitacle, plutôt limité pour les passagers à l’arrière.

Sous le capot 

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L’Alfa Romeo Stelvio

L’offre mécanique du Stelvio se résume à deux moteurs : un quatre-cylindres turbocompressé de 2 L et un V6 biturbo de 2,9 L qui anime la bouillante version Quadrifoglio. Si cette dernière attire – avec raison – plus l’attention en exposant ses racines Ferrari, le quatre-cylindres se tire néanmoins passablement bien d’affaire. Doté de soupapes à contrôle électrohydraulique permettant un seul arbre à cames, il produit 280 ch et un couple de 306 lb-pi. Avec ses manières feutrées et sa poigne, il n’a rien à envier à la concurrence allemande. Il soutient sa puissance de manière progressive sur l’entièreté de la plage. Cette dernière est toutefois courte, le rupteur intervenant à 6200 tr/min, 1200 tr/min plus tôt que le V6. Une boîte ZF complète le portrait avec ses qualités usuelles. Sa configuration paraît néanmoins un peu plus sèche en conduite urbaine que sur d’autres applications de cette transmission.

Derrière le volant 

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L’Alfa Romeo Stelvio

Avec une démultiplication fixe de 12 : 1, la direction du Stelvio semble hyperactive au premier contact, mais on s’y fait pour ensuite affectionner sa grande précision. Les palettes de changement de rapport en aluminium et fixées sur la colonne de direction ajoutent une touche d’exotisme à l’aspect tactile de l’expérience. Le train avant composé d’une suspension à double triangulation plante ses griffes avec une ténacité qui sort de l’ordinaire pour un VUS d’entrée de gamme. La motricité, conférée par un rouage intégral doté d’un différentiel arrière à glissement limité, est aussi sans faille, avec une propension à favoriser le train arrière sans évidemment provoquer son décrochement lorsqu’on enfonce l’accélérateur. Bien qu’amélioré au fil du temps, le freinage ne reste pas toujours modulable, un défaut souvent associé aux systèmes électromécaniques. En ce qui concerne le confort, le Stelvio se place parmi les prétendants les plus fermes du segment, sans être rude pour autant.

Les technologies embarquées 

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L’écran tactile de l’Alfa Romeo Stelvio

Le positionnement du Stelvio quant à sa technologie est indéniablement à la traîne dans une catégorie où les belligérants placent leurs avancées sur un piédestal. L’italien dispose d’un petit écran tactile de 8,8 po placé non loin du conducteur et la définition relève d’une autre époque. Les animations et la navigation sont aussi beaucoup plus saccadées qu’on pourrait le souhaiter et la disposition des menus et sous-menus nécessite un moment d’apprentissage pour bien en assimiler les particularités. CarPlay et Android Auto sont là, mais accessibles seulement par câble malgré la présence de la recharge sans fil. On navigue dans le menu d’information, pris en sandwich entre l’indicateur de vitesse et le tachymètre, par une touche sur le bras d’activation des essuie-glaces sur laquelle on doit appuyer successivement pour faire défiler des données limitées, chose qui nous fait reculer de plusieurs années en arrière. Notons par ailleurs la présence d’un système de conduite semi-autonome tout de même efficace.

Verdict 

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L’Alfa Romeo Stelvio

Six ans après son lancement, le Stelvio subsiste en tant que référence dynamique dans sa catégorie. Sa plateforme extrêmement bien réglée et employant nombre de composants en alliage d’aluminium bénéficiera d’une autre place au soleil avec l’arrivée du Maserati Grecale qui l’emploie. Pour déguster cette éloquence, il faut toutefois accepter certains compromis, dont le retard indéniable sur le plan technologique du VUS en raison du surplace d’Alfa Romeo en la matière. On ne peut également passer sous silence la réputation toujours mitigée qu’a la marque sur le plan de fiabilité ainsi que son réseau de concessionnaires très réduit. Finalement, le Stelvio n’aide pas non plus sa cause avec un prix d’entrée beaucoup plus élevé que ceux de l’Audi Q5 et du Mercedes-Benz GLC 300, des acteurs très bien établis. Nonobstant ces constats, vous sourirez sans doute plus souvent en conduisant un Stelvio que bien d’autres VUS du registre.

Carnet de notes 

Des modes de conduite limités

Alors que certains proposent un comportement routier très configurable, le Stelvio se limite à une sélection de trois modes non ajustables.

Bien répartir le poids

L’une des clés du succès du VUS en ce qui concerne son comportement routier est la répartition presque égale de son poids entre l’avant et l’arrière, ce qui assure une prévisibilité indéniable.

Il peut tracter plus que l’on pense

Malgré son positionnement sportif, le Stelvio peut tout de même tracter jusqu’à 1361 kg (3000 lb), ce qui est tout de même élevé pour un VUS compact.

Toujours assemblé en Italie

Alors que la mondialisation a fait étendre les tentacules des constructeurs un peu partout sur la planète, l’Alfa Romeo Stelvio est toujours construit dans l’usine d’assemblage de Cassino, dans le sud-ouest de l’Italie.

Des changements de rapports instantanés

La transmission de l’équipementier ZF largement employée chez les constructeurs automobiles de luxe peut effectuer un changement de rapports en moins de 100 millisecondes. Ce n’est pas toujours aussi instantané qu’une boîte à double embrayage, mais c’est tout de même extrêmement rapide.

Fiche technique 

  • Version à l’essai : Alfa Romeo Stelvio Veloce
  • Prix (avec options, transport et préparation) : 70 690 $
  • Moteur : L4 SACT 2 L turbocompressé
  • Puissance : 280 ch à 5200 tr/min
  • Couple : 306 lb-pi de 2000 à 4800 tr/min
  • Transmission : Automatique à huit rapports avec mode manuel
  • Architecture motrice : Moteur longitudinal avant, transmission intégrale
  • Consommation (ÉnerGuide) : 9,6 L/100 km (essence super)
  • Concurrents : Acura RDX, Audi Q5, BMW X3, Infiniti QX50, Jaguar F-Pace, Lexus NX, Mercedes-Benz GLC, Porsche Macan, Volvo XC60
  • Du nouveau en 2023 ? : Aucun changement majeur
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