Mortal Kombat, Street Fighter, Doom… la liste de bons jeux vidéo devenus mauvais films est longue. Dans le cas de The Last of Us, on a transposé cette histoire de pandémie et de zombies à la télévision. Un choix judicieux alors que le brillant scénario du jeu a été bonifié tout en restant fidèle à l’expérience angoissante offerte sur la PlayStation.

Le jeu

PHOTO FOURNIE PAR NAUGHTY DOG

Joel et Ellie dans le jeu The Last of Us

Il y a près de 10 ans, The Last of Us, du studio Naughty Dog, a été lancé sur la console PlayStation 3. Le succès a été immédiat et des millions d’exemplaires se sont envolés. Le récit, les mécaniques de jeu, le graphisme, la musique, tout a été encensé, et plusieurs prix ont été remportés. Le projet d’un film produit par Sam Raimi a longtemps été en développement sans jamais aboutir. En 2020, HBO a annoncé qu’il en tirerait finalement une série menée par Craig Mazin (Chernobyl) et le scénariste du jeu, Neil Druckmann. Si celle-ci est couronnée de succès, une deuxième saison suivra.

L’éclosion

PHOTO FOURNIE PAR HBO

Sarah (Nico Parker) et Joel (Pedro Pascal)

Mentionnons d’abord que The Last of Us n’est pas le divertissement idéal pour échapper à notre réalité des trois dernières années. Contrairement à la pandémie qui nous afflige, celle de ce monde n’est pas causée par un virus, mais par un champignon de type cordyceps. La gravité de celui-ci est aussi beaucoup plus grande. Peu de temps après l’infection, le fongus parasite prend le contrôle du cerveau de son hôte et le transforme essentiellement en mort-vivant qui n’a pour seul but que la contamination d’autres humains. Les neuf épisodes se déroulent pour la plupart 20 ans après l’éclosion initiale et il n’existe toujours aucun remède.

Vingt ans plus tard

PHOTO LIANE HENTSCHERM, FOURNIE PAR HBO

Zone de quarantaine de Boston

Après une vertigineuse scène qui illustre à quel point le monde s’est écroulé rapidement, on se retrouve en 2023 dans une zone de quarantaine (appelée QZ), à Boston. Les lieux sont dirigés par un régime totalitaire. Ceux qui y demeurent sont soumis à des lois extrêmement strictes appliquées à l’aide d’armes à feu. Divers malfaiteurs tirent profit de la situation en contrôlant entre autres le marché noir des médicaments. Un groupe rebelle, les Fireflies, tente de son côté de renverser ceux au pouvoir. Le confort à l’intérieur de la zone de quarantaine est minimal, mais ce n’est rien par rapport à l’autre côté des murs dévasté et infesté d’« infectés ».

Les personnages

PHOTO LIANE HENTSCHER, FOURNIE PAR HBO

Ellie (Bella Ramsey) et Tess (Anna Torv)

Notre point de vue principal est celui de Joel (Pedro Pascal, The Mandalorian, Narcos), un homme endurci et ingénieux. Avec sa partenaire tout aussi aguerrie Tess (Anna Torv, Mindhunter), il tente de mettre la main sur un véhicule dans l’espoir de retrouver Tommy (Gabriel Luna, Agents of SHIELD), le frère de Joel, qui serait dans le Wyoming. Le couple, habitué aux sorties en territoire hostile, se voit offrir une proposition de la leader des Fireflies, Marlene (Merle Dandridge, The Flight Attendant) : escorter la jeune Ellie (Bella Ramsey, Game of Thrones) dans un repaire du groupe rebelle à l’extérieur de la zone de quarantaine en retour du nécessaire pour quitter Boston.

Notre avis

PHOTO FOURNIE PAR HBO

Il est possible que certaines scènes de The Last of Us restent imprimées dans votre tête pendant quelques jours.

The Last of Us est de loin la meilleure œuvre tirée d’un jeu vidéo que nous avons vue. En fait, après avoir visionné cinq des neuf épisodes, on peut affirmer qu’il s’agit tout simplement d’excellente télé, peu importe son inspiration. Nous sommes accrochés dès le départ par des personnages authentiques et une longue séquence d’action digne des pires cauchemars. Des changements au scénario de base étoffent certains personnages, dont le survivaliste Bill (extraordinaire Nick Offerman, Parks and Recreation), offrant ainsi différentes perspectives. À l’instar du jeu, le rythme varie régulièrement, ce qui permet de souffler un peu. La distribution est solide, les lieux sont d’un réalisme époustouflant, alors que la musique et la caméra, en particulier l’utilisation de la lumière, nous immergent entièrement dans ce monde postapocalyptique.

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