Bleu Jeans Bleu a amorcé vendredi soir au Club Soda sa nouvelle tournée Top Minou. Plus soudé que jamais, le groupe a joué dans une ambiance explosive et accroché un sourire au visage de chaque personne présente, du parterre archiplein jusqu’au fond du balcon.

La dernière fois que Bleu Jeans Bleu avait joué au Club Soda, c’était à l’automne 2019, en pleine vague Coton ouaté. « Des fois, pendant la pandémie, on se demandait si on allait revivre ça un jour », a confié le chanteur Claude Cobra après que la foule a scandé le nom du groupe en milieu de spectacle. « C’est oui. Et c’est beau ! »

On comprend leur soulagement, mais les Bleu Jeans Bleu ont en fait repris exactement là où ils avaient laissé il y a trois ans : au top. Et ils ont offert un spectacle aussi solide que réjouissant, 90 minutes de plaisir partagé, de communion et de petits clins d’œil.

Dans ce spectacle mené à fond de train et sans aucun temps mort, il y a eu des effets pyrotechniques – deux petits feux de Bengale accrochés à un manche de guitare – et stroboscopiques, une vraie demande en mariage de la part d’un Thierry fort émouvant (elle a dit oui), un ensemble de cuivres, un exorcisme de patates frites, une distribution de fleurs, un solo de guitare couché par terre, des bras levés et des bassins qui se déhanchent, des refrains chantés à pleins poumons et, bien sûr, un immense chien rose gonflable – celui dont la photo orne leur nouvel album – suspendu au-dessus de la scène.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Avec son look reconnaissable au premier coup d’œil, Bleu Jeans Bleu a réussi en quelques années à s’inscrire dans l’imaginaire populaire.

La soirée a démarré sur des chapeaux de roue avec Bacon en bédaine, peut-être une des chansons les plus « lourdes » de Top Minou, album sorti en novembre, suivie de deux autres nouvelles, Molle twist vanille-vanille et La pure pureté du beurre pur 100 % beurre. Le groupe a enchaîné ensuite avec deux des improbables hits de son précédent album Perfecto, Café corsé et J’ai mangé trop de patates frites, et s’est promené ainsi entre le vieux matériel, accueilli dans l’exaltation, et le nouveau, reçu avec presque autant de chaleur. On a même entendu les paroles de Coco de cuir chantées par le public, preuve ultime que les nouvelles pièces connaîtront le même sort que les anciennes : entrer dans nos têtes. « Ça, ça touche le bull’s eye du cœur », a déclaré Claude Cobra, ému.

On s’est promené aussi dans les genres musicaux, du heavy métal, du rock’n’roll et du quasi-grunge, des slows langoureux, du funk et du reggae, et on s’est rappelé que derrière leur attitude débonnaire se cachent quatre redoutables musiciens. Leur medley instrumental de chansons rock, pendant lequel ils enfilent des dizaines de pièces cultes à coups de quelques secondes chacune, est joué avec une telle dextérité que la question ne se pose en fait même plus.

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

Claude Cobra, chanteur de Bleu Jeans Bleu

À l’avant-scène, Claude Cobra est plus qu’un animateur de foule ou un chanteur de chansons drôles qui roule ses « r ». Avec son charisme indéniable et son aisance inébranlable, il est le véritable ciment de la soirée. Ses présentations sont courtes et amusantes, son sens de la répartie épate, et sa joie d’être là est contagieuse. Il assure aussi comme chanteur dans ce marathon de plus de 20 chansons interprétées la pédale au plancher.

Avec son look reconnaissable au premier coup d’œil, Bleu Jeans Bleu a réussi en quelques années à s’inscrire dans l’imaginaire populaire. Et après avoir imprimé dans nos esprits des expressions comme J’te gâte all dressed ou Le king de la danse en ligne, il est en train de réussir le même coup avec des chansons comme Swing dans piscine, meilleur défouloir de la soirée, et des phrases déjà intégrées, comme « Le crazy carpet c’est pas pour les doux », de toute évidence un futur classique.

Le tout s’est terminé dans l’allégresse avec Coton ouaté, bien sûr. Au sortir de la soirée, le sourire aux lèvres, force est de constater que l’expression « top minou » pour décrire un état d’esprit de bien-être satisfaisant a elle aussi été adoptée. Mais elle ne s’appliquera jamais aussi bien qu’à un compte rendu d’un spectacle de Bleu Jeans Bleu.

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