On attend Les femmes savantes au TNM, La démesure d'une 32A à Espace Go, II (Deux) à La Licorne et bien d'autres pièces encore. Or, derrière ces titres qu'on verra sur les marquises, il y a des créateurs chevronnés qui agissent soit dans l'ombre, soit dans la lumière. En voici 10 qui, une fois le soir tombé, veulent nous faire réfléchir et rêver.

Des textes forts

«C'est mon année rurale!», dit à la blague Catherine Vidal. Au cours des prochains mois, la metteure en scène remarquée pour son extraordinaire adaptation du Grand cahier montera en effet deux «fables» qui se déroulent à la campagne: Des couteaux dans les poules du Britannique David Harrower, et Robin et Marion d'Étienne Lepage.

En lisant le titre de la pièce d'Étienne Lepage, on pense inévitablement au Jeu de Robin et Marion, pièce datant du XIIIe siècle dans laquelle une bergère est enlevée par un prétendant jaloux. Catherine Vidal, elle, y décèle par ailleurs une parenté avec le Songe d'une nuit d'été.

Étienne Lepage dirige un «jeu de moeurs»: dans la nuit chaude, au beau milieu de la forêt, alors que les adultes dorment, quatre jeunes se pourchassent, poussés par des désirs qu'on devine pas toujours nobles. Ce jeu aura quelque chose de cruel.

Les personnages passent de l'amour à l'indifférence, du désir à la colère d'une façon entière, mais ils ne sont pas conscients de leurs changements d'état d'un tableau à l'autre. C'est aux yeux des spectateurs qu'ils sont cruels et légers», précise la metteure en scène.

David Harrower, auteur du troublant Blackbird, a lancé sa carrière avec Des couteaux dans les poules, pièce où la jeune femme d'un agriculteur dur et terre à terre est subjuguée par le meunier, un homme de mots et de connaissance. «Pour moi, c'est une ode à l'émancipation intellectuelle», dit-elle, signalant en outre l'importance de s'affranchir des idées reçues pour développer l'autonomie de sa pensée.

Catherine Vidal avoue qu'elle éprouve un léger vertige à la pensée d'occuper les grands plateaux du Théâtre d'Aujourd'hui et de Prospero. «J'ai deux textes vraiment forts», dit-elle pour se conforter. Et un talent certain.

Robin et Marion, du 18 septembreau 13 octobre au Théâtre d'Aujourd'hui.

Des couteaux dans les poules, du 26 au 23 mars chez Prospero.

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Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Catherine Vidal

L'art des possibles

Intéressé par les arts plastiques, Pierre-Étienne Locas trouvait que son désir de devenir peintre était une ambition «difficile à porter» pour un gars de 18 ans. Grâce à un professeur attentif, il a découvert un art qui en combine plusieurs: la scénographie. «Je ne savais même pas que c'était un métier, se rappelle-t-il. L'idée de travailler avec un texte, avec une équipe de création, c'est stimulant et rassurant.»

Pierre-Étienne Locas s'est imposé depuis comme un concepteur d'une classe à part. Se faire approcher par un metteur en scène qui cherche un exécutant pour donner forme à ses idées n'est pas son fort. Ce qui lui plaît au théâtre, c'est que «tout est possible». Il aime donc être mis dans le coup dès les premiers frémissements et «trouver les réponses en chemin» avec l'équipe de création.

Éric Jean et René Richard Cyr trouvent en lui un collaborateur précieux et fidèle. «Il ne faut pas s'oublier quand on travaille une oeuvre. C'est en y mettant un peu de soi qu'on prend son pied. Si tu fais juste accéder aux demandes de l'oeuvre, tu ne t'éclates pas et ta création n'aura pas de personnalité, juge-t-il. Il faut vraiment être à l'écoute de soi dans un contexte de création.»

Son plus grand projet cette année est Le chant de Sainte Carmen de la Main, le nouveau spectacle musical de René Richard Cyr et Daniel Bélanger d'après Michel Tremblay. Il a trouvé son approche scénographique, mais reste discret à ce sujet. Il dit simplement que, contrairement à Belles-Soeurs, le contexte socio-historique ne sera pas souligné. «René Richard ne veut pas faire un show historique. Ce qui l'intéresse plus, c'est le sentiment d'appartenance à un groupe.»

Le chant de Sainte Carmen de la Main, du 30 avril au 25 mai au TNM.

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Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Pierre-Étienne Locas

Ré-inventer Clémence

Onze ans après avoir lui rendu hommage au gala Les Olivier avec Les secrétaires percutantes, Brigitte Poupart jongle de nouveau avec les mots de Clémence DesRochers. La démesure d'une 32A, qui met en vedette les mots de l'auteure et la comédienne Pascale Montpetit, n'est pas seulement le gros projet de l'automne de la metteure en scène; ce spectacle s'impose d'emblée comme un incontournable de la saison au théâtre.

«On ne veut pas faire du Clémence ou du sous-Clémence. L'idée n'est pas de l'imiter», prévient la metteure en scène. Elle a imaginé un spectacle de cabaret fictif, dans lequel un personnage fictif raconte son histoire en empruntant aux monologues de Clémence. Beau défi pour Pascale Montpetit, à qui reviendra la tâche de porter des textes marqués par le ton et la manière de leur auteure... tout en leur donnant un souffle nouveau.

«Pour moi, Clémence est un modèle de féminisme, dit Brigitte Poupart. Un modèle de femme qui se sert de sa vie personnelle avec autodérision pour montrer nos failles et nos faiblesses.» Clémence n'avait pas peur, en effet, de dire ce qu'elle pense et de rire d'elle-même.

Brigitte Poupart, qui voit en elle un «modèle fort», souhaite ardemment la faire connaître aux plus jeunes. Elle a d'ailleurs confié la conception sonore et la musique originale du spectacle à Ariane Moffatt, histoire d'apporter une couleur contemporaine aux chansons de Clémence.

Son principal atout demeure néanmoins son interprète, Pascale Montpetit. «Elle est très polyvalente, très drôle et très dramatique, affirme Brigitte Poupart. Je vais me servir de tous ses talents, tout mettre à contribution.»

La démesure d'un 32A, du 13 novembre au 8 décembre à Espace Go.

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Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Brigitte Poupart

L'éclosion d'un dramaturge

L'art de la fugue, son premier recueil de nouvelles, a remporté le prix Adrienne-Choquette et a été en lice pour le prix du Gouverneur général. Par la suite, il a publié un roman et une biographie remarquée du metteur en scène André Brassard. Guillaume Corbeil est déjà écrivain. Les mois qui viennent en feront un dramaturge.

Le jeune auteur signe en effet les textes de trois spectacles cette année: Tu iras la chercher (au Festival international de la littérature), Le mécanicien (à la salle Jean-Claude Germain) et Cinq visages de Camille Brunelle (en février, à Espace GO).

Guillaume Corbeil s'est mis à l'écriture dramatique parce qu'il s'est retrouvé entouré de comédiens. «Je voulais aussi sortir de la solitude de l'auteur, admet-il. J'ai eu envie de travailler avec les autres, d'ouvrir mon atelier.»

Ce faisant, il estime être passé «d'un art du huis clos à un art qui a une dimension plus sociale». Le roman peut tourner le dos au réalisme, alors que le théâtre en demande un minimum, selon lui. Ainsi, sa pièce Le mécanicien explore la fascination d'une société paisible pour l'horreur à partir d'une anecdote mettant aux prises un couple suspicieux et un garagiste.

Cinq visages pour Camille Brunelle creuse un autre filon actuel: elle tente de cerner cinq personnages qui se définissent à travers la musique qu'ils aiment ou les livres qu'ils ont lus, comme sur Facebook. «Il y a ce désir d'être de plus en plus soi et de moins en moins l'autre, mais en utilisant le langage de la même interface», explique l'auteur, parlant des réseaux sociaux. Une course au moi qui, croit-il, donne des «identités interchangeables».

Tu iras la chercher, les 22 et 23 septembre à Espace Go.

Le mécanicien, du 11 au 29 septembreà la salle Jean-Claude Germain.

Cinq visages pour Camille Brunelle, du 26 février au 23 mars à Espace Go.

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Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Guillaume Corbeil

Regards sur l'Iran

Son visage, avec sa barbe noire bien taillée, n'est pas étranger aux amateurs de théâtre. Acteur, Mani Soleymanlou a joué à Espace Go sous la direction de Poissant et Denoncourt, mais aussi dans une foule de projets plus champ gauche à Espace Libre, Aux Écuries et à La Chapelle.

Il endossera notamment deux nouveaux rôles cet automne: ceux d'auteur et de metteur en scène. En novembre, Mani Soleymanlou présente coup sur coup Un, solo autobiographique, et Lapin blanc, lapin rouge, qu'il codirige avec Philippe Ducros. Deux spectacles qui parlent du pays où il est né, l'Iran.

Un est un portrait de lui-même, c'est-à-dire d'un gars né en Iran, qui a vécu à Paris, Toronto et Ottawa avant d'aboutir à Montréal. Ce qui lui permet d'explorer l'idée selon laquelle on est toujours quelqu'un d'ailleurs dans le regard de l'autre. «En France, j'étais un Iranien, à Toronto, j'étais un Français et à Ottawa, j'étais un Torontois», raconte-t-il.

Son conflit est intérieur: «Est-ce que je mérite le titre d'Iranien ou bien suis-je un Iranien parce que je suis étranger ici?» Son questionnement lui permet de parler de l'Iran d'aujourd'hui, qui est aussi au coeur de la pièce Lapin blanc, lapin rouge, écrite par un Iranien qui ne peut sortir de son pays.

Mani Soleymanlou, qu'on verra aussi à La Licorne, juge que tous les créateurs en lui cherchent la meilleure façon de raconter une histoire. «L'idée, c'est d'être le plus proche possible de la personne à qui tu parles, au moment où tu lui parles, explique-t-il. Être le plus vrai possible face à un autre acteur, face aux spectateurs ou dans l'écriture.»

Ce moment-là, du 2 octobreau 10 novembre à La Licorne.

Un, du 13 novembre au 1er décembre à La Chapelle.

Lapin blanc, lapin rouge, du 29 novembre au 15 décembre à Espace Libre.

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Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Mani Soleymanlou

Le spectateur en tête

Peu importe le texte où l'univers auquel il se frotte, le scénographe Romain Fabre pense toujours à nous, les spectateurs. «La première question qu'il faut se poser en scénographie, c'est: quelle est la place du spectateur? Quel regard va-t-il porter sur la scène?» De ces questions capitales peuvent alors émerger des idées d'environnement qui contribueront à encadrer ou donner une signification à ce point de vue.

L'artisan, originaire de France mais formé à l'École nationale de théâtre, aime jouer avec les codes de la représentation et les conventions théâtrales. Il sera servi cet automne avec Dom Juan (Uncensored) de Marc Beaupré (d'après Molière, évidemment), qui cherche à favoriser un dialogue virtuel en direct entre le spectacle et les spectateurs.

«On a cherché à établir une grammaire de l'espace, des moyens pour que le public comprenne que l'acteur change de rôle ou de degré de théâtralité», explique-t-il. Puisque Marc Beaupré veut que son Dom Juan sorte du cadre, Romain Fabre et lui doivent d'abord déterminer quel est ce cadre dont il s'échappera. «On a un beau paradoxe à gérer», juge le scénographe, qui prévoit un dispositif assez dépouillé.

Après s'être occupé de tout (décor, accessoires, costumes) sur Moi dans les ruines rouges du siècle, touchante pièce d'Olivier Kemeid présentée l'hiver dernier au Théâtre d'Aujourd'hui, il jouera de nouveau un double rôle dans la prochaine création du dramaturge, Furieux et désespérés.

Un défi d'autant plus grand que, au moment de son entretien avec La Presse, il ne savait pas encore trop à quoi s'attendre. Olivier Kemeid n'avait toujours pas remis de texte à ses collaborateurs... Ce qui n'est pas inhabituel chez lui, dit-on. Il ne s'en fait pas. Romain Fabre en a vu d'autres: «Ça fait 10 ans que je travaille avec lui.»

Dom Juan (Uncensored), du 23 octobre au 10 novembre à La Chapelle.

Furieux et désespérés, du 19 février au 16 mars au Théâtre d'Aujourd'hui.

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Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Romain Fabre

Dom juan flirte avec Twitter

On connaît le mythe de Dom Juan. Marc Beaupré, qui a «remixé» Caligula de Camus il y a deux ans, se propose néanmoins de le montrer sous un nouveau jour. En version non censurée, comme le veut le titre de sa nouvelle création, Dom Juan (Uncensored), présentée en novembre à La Chapelle, après avoir fait l'objet d'un laboratoire au dernier OFFTA.

«J'ai envie de laisser le spectateur s'imaginer ce qui pourrait arriver si Dom Juan n'était pas censuré», dit-il d'emblée. Le mythique personnage, qui a donné à Molière l'une de ses grandes pièces, carbure à la transgression. Marc Beaupré jouera lui aussi à transgresser les codes.

Son Dom Juan (Uncensored) jouera en effet sur plusieurs plans. En plus du texte de Molière, dont les personnages pourront s'extirper, il a envie de tester l'interactivité. «On permet au spectateur de répondre à Dom Juan, Twitter sera retransmis en direct sur scène», annonce le metteur en scène. Le grand séducteur lui-même enverra des microbillets sur le réseau social, commentant le spectacle dont il fait partie.

«Je pense que le mythe de Dom Juan est incompris, dit-il. Ce qui nous reste du personnage, c'est la transgression et la séduction, alors que, pour moi, ça va plus loin que ça: il accorde sa vie avec ce qu'il croit être la vérité, avec la beauté qu'il voit. Le problème, c'est que lorsqu'il affirme sa liberté, il crée de l'injustice autour. C'est une situation complexe que je trouve belle.»

Dom Juan (Uncensored), du 23 octobre au 10 novembre à La Chapelle.

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Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Marc Beaupré

Son année Marleau

En 2004, alors que son lumineux regard d'un bleu perçant commençait à être connu, Noémie Godin-Vigneau a eu un geste culotté: elle a mis le cap sur l'Argentine et y est restée presque trois ans. Disparaître si longtemps pour une interprète en train de se forger un nom, c'est prendre le risque de rester au purgatoire pendant deux ou trois éternités...

«On n'a qu'une vie!», rétorque joyeusement la comédienne, qui a passé l'été en Provence où elle jouait dans un Molière (Les femmes savantes) monté par nul autre que Denis Marleau. «Et les arts, c'est tissé dans la vie, ajoute-t-elle. Si j'ai été en France, c'est que je suis allée en Argentine!»

Noémie Godin-Vigneau s'explique. En 2010, Julie Vincent a pensé à lui offrir un rôle parce qu'elle parle espagnol. Sur cette production, elle a croisé Estelle Clareton, qui l'a invitée à participer à sa prochaine création, S'envoler. Qui en était la conseillère dramaturgique? Stéphanie Jasmin, proche collaboratrice de... Denis Marleau.

La boucle est bouclée? Disons plutôt que c'est un début. Après ce Molière «assez sobre» et «sans flafla physique» qui sera repris au TNM en octobre, Noémie Godin-Vigneau jouera sous la direction du même metteur en scène l'hiver prochain à l'Espace Go. «C'est mon année Marleau», constate-t-elle avec amusement.

Le dernier feu, pièce récente de Dea Loher (Manhattan Medea), sera «un show plus rock» à la structure déconstruite qui devra faire l'objet d'un bon gros laboratoire de recherche. Ce qui la fait jubiler. «Je suis heureuse en recherche, avec un groupe qui se forme, avoue-t-elle. Mon bonheur, c'est la salle de répétition.»

Les femmes savantes, du 2 au 27 octobre au TNM.

Le dernier feu, du 22 janvier au 16 février au Théâtre Espace Go.

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Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Noémie Godin-Vigneau

Une double identité

Elkahna Talbi a plus d'une identité scénique: comédienne, sous son nom, et slammeuse, sous le pseudonyme Queen Ka. «Queen Ka, c'est un exutoire. Ce sont mes textes, mes paroles, il y a un côté confession dans ça, alors que la comédienne, elle, cherche à aller dans des zones émotives que mon écriture ne m'amène pas à explorer, explique la jeune femme. Ce métier me permet aussi de porter une voix qui n'est pas à moi.»

Son automne 2012 sera écartelé entre ces deux pôles puisqu'elle reprend la pièce II (Deux), créée à Ottawa en mars 2012, et présentera aussi des spectacles de slam. Certains soirs elle montera sur scène pour jouer II (Deux) et se précipitera ensuite dans une autre salle pour slammer...

II (Deux), de Mansel Robinson, montre «l'effet de la paranoïa et de la peur de l'autre qui gangrène une union qui était heureuse au départ», selon Elkahna Talbi. Elle y joue une femme musulmane mariée à un policier canadien-français (Jean-Marc Dalpé) et dont la bonne entente est mise à mal par le climat de suspicion post-11-Septembre.

Pour l'actrice, qui a grandi à Montréal-Nord, la pièce a une résonance particulière. «J'ai déjà ressenti la différence, mais c'était plus de la curiosité. Après le 11-Septembre, le changement a été drastique: on devenait la représentation de l'ennemi, dit-elle. Avant, il y avait de l'exotisme. Après, ça a pris une teinte de racisme...»

Curieux, juge-t-elle, qu'un texte au propos si important pour Montréal, ville à forte population maghrébine de confession musulmane, soit monté ici parce qu'une troupe franco-ontarienne a choisi de jouer une oeuvre d'un dramaturge canadien-anglais. Mais elle est surtout «très fière» de faire partie de cette pièce au propos «très contemporain».

II (Deux), du 17 au 28 septembreà La Licorne.

Queen Ka: queenka.ca

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Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Elkahna Talbi

Composer autrement

Le nom de Philippe Brault est souvent associé à celui de Pierre Lapointe. Normal, il en est l'arrangeur principal et le directeur musical depuis ses débuts. Or, il mène aussi en parallèle, depuis environ sept ans, sa propre vie de compositeur et de concepteur sonore pour le théâtre.

«Composer pour le théâtre, c'est une autre façon de penser, juge-t-il. On habille l'univers d'un autre. La musique n'est pas au centre du propos, mais au service du propos tenu par un autre. Je vois ça un peu comme le travail du scénographe. La musique est là pour éclairer ou souligner un aspect, pour insuffler une émotion ou de la tension.»

Il a signé la musique de Bienveillance, pièce de Fanny Britt créée cet été à Carleton et reprise à Espace Go en octobre. Il renouera aussi avec deux créateurs de tempérament avec lesquels il a déjà travaillé: Olivier Choinière (Mommy, «avec de la musique hip-hop») et Olivier Kemeid (pour Furieux et désespérés).

«J'assiste à beaucoup de répétitions avant de commencer à composer, explique-t-il. C'est un travail de longue haleine, de réflexion sur les mots et sur l'univers qui va être proposé. C'est beaucoup de discussion.» Bref, c'est un mode de création qui n'a rien à voir avec l'impulsion de jouer avec un groupe.

«Si tu es assez proactif, tu peux vraiment participer à la création», ajoute-t-il. Ces musiques qu'il écrit pour le théâtre - et des metteurs en scène qu'il choisit soigneusement - sont des oeuvre éphémères et c'est très bien ainsi. «Elles participent à un univers précis. Je n'ai pas envie qu'on les écoute sans les pièces pour lesquelles elles ont été composées.»

Bienveillance, du 2 au 27 octobre à Espace Go.

Furieux et désespérés, du 19 dévrier au 16 mars au Théâtre d'Aujourd'hui.

Mommy, du 19 février au 9 mars Aux Écuries.

Photo: Édouard Plante-Fréchette, La Presse

Philippe Brault

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Pour ce reportage:

Journaliste: Alexandre Vigneault

Photographe: Édouard Plante-Fréchette

Assistant à la production: Stéphane Doe

Direction artistique: Geneviève Dinel

Chefs de division: Jacques Olivier Bras et David Boily

Graphiste: Julia Trudeau

Journaliste au pupitre web: Hugo Pilon-Larose