Avant de s'envoler pour Paris, au mois d'octobre, l'humoriste Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques présentera jeudi prochain une adaptation de son spectacle Hélas, ce n'est qu'un spectacle d'humour à un public exclusivement français, afin de tester son matériel auprès de cet auditoire qu'il estime « de grande qualité ».

« Si vous vous présentez au Medley le 28 septembre avec votre passeport français, votre carte de citoyenneté ou une preuve que votre nom est apparu plus de 0,3 seconde dans L'anniversaire de Dorothée, vous pourrez assister GRATUITEMENT à mon spectacle ! », a annoncé Larrue-St-Jacques dans une publication Facebook. 

Le lendemain, il a fallu ajouter une deuxième représentation tant l'idée a plu. L'humoriste se rendra à Paris le 4 octobre en tant que lauréat du Zoofest, dont le prix Coup de coeur lui vaut ce voyage. Il y présentera son spectacle, mais tient à d'abord roder son adaptation « pour les Français ».

Les deux représentations auront lieu au Medley Simple Malt, et Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques ne s'attend pas à donner une performance « totalement parfaite au point de vue de l'adaptation » devant les Français de Montréal. Cependant, ce premier test lui permettra par la suite de remanier son numéro afin d'en créer une version ajustée pour les Français qui assisteront à l'une des 10 soirées au Théâtre 13e Art de Paris. 

« Ils ne viendront pas voir un spectacle bâclé et mal travaillé », affirme le jeune trentenaire, ajoutant que l'auditoire français est « moins démonstratif » que le public québécois, plus difficile à atteindre.

« C'est un public de grande qualité, on ne peut pas arriver là pas préparé. »

- Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques

Le « rodage pour Français » est donc une avenue nécessaire à ses yeux. Sugar Sammy avait d'ailleurs employé le même procédé l'année dernière dans le but de tâter le terrain avant sa tournée. « Il marche vraiment bien en France, donc c'est un beau hasard qu'on ait la même démarche », soulève le jeune humoriste.

DES RÉFÉRENTS LOCAUX

Il n'est pas question pour Philippe-Audrey de rayer toutes les références québécoises de son texte. La tâche ne serait de toute façon probablement pas réalisable, puisque « toutes les quatre ou cinq minutes, il y a un référent québécois très local ». L'exercice sera donc de rendre le spectacle accessible à ce nouveau public.

« Sans changer l'accent, sans changer le phrasé, il y a l'idée d'enlever certains mots qui ralentiraient la compréhension pour les Français », indique l'humoriste, citant à titre d'exemples des expressions comme « tsé », « tantôt » ou « j'sais pas ».

« Je veux parler de la culture québécoise, je veux la faire rayonner. »

- Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques

L'humoriste est toutefois bien conscient du risque que le message ne passe pas aussi bien devant une foule non habituée à cette culture. Par exemple, « un de mes gros dilemmes, c'est que mon spectacle commence avec une lecture d'Émile Nelligan [...]. Je me demande si c'est une bonne idée parce que je ne veux pas me bloquer en 32 secondes et que les gens se disent qu'ils ne comprennent rien et que ça ne les intéresse pas. » 

Il ne sait toujours pas si Nelligan conservera sa place dans son introduction.

Le « rodage pour Français » de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques se déroulera le jeudi 28 septembre au Medley Simple Malt, à 20 h et à 22 h. Il s'envolera ensuite vers Paris pour une série de 10 spectacles, du 4 au 14 octobre, au Théâtre 13e Art.