Entrée en matière réussie pour l'humoriste gaspésien P-A Méthot, qui a livré une performance plus qu'honorable, hier soir au Théâtre St-Denis, lors de la première médiatique de son premier spectacle intitulé Plus gros que nature.

Très à l'aise sur la scène où était installé un immense rocher Percé gonflable transformé en écran multimédia, l'humoriste de bientôt 40 ans est un solide conteur et sa convivialité est rapidement contagieuse.

Vêtu d'un jeans et d'une blouse de garagiste, il a abordé toutes sortes de sujets, évoquant sa famille, ses amis, son embonpoint («Je suis venu au monde, je pesais 35 livres!»), les confidences des filles quand elles se mettent à boire en gang, son aversion pour le gym («La seule raison que je vais au gym, c'est pour le milk shake protéiné aux bananes. Je suis le seul qui sort du gym ballonné!»).

Il débute en parlant de suppositoires. Étrange début. Il s'en tire, mais le contenu ne va pas chercher bien loin. C'est quand il parle de sa mère qu'on découvre le vrai personnage qu'est Paul-André. Un gars simple qui présente les choses simplement, avec une voix «de canard qui se fait violer dans [sa] gorge] et un sens de la formule aiguisé: sa mère qui fait «4 pieds 10 au cube!» ou son père pleurant souvent qui avait un «gasket de la champlure cassé»...

Intéressante, aussi, sa facilité de passer d'un numéro à un autre sans qu'on voie les liens. Le numéro de son copain homosexuel qui fait son coming-out (alors que toute la gang était au courant!) est bien écrit, drôle et porteur. Il ajoute en guise d'illustration: «Quand Joël Legendre a fait sa sortie du placard, j'ai entendu personne dire: «Quoi?!»»



Après l'entracte, il imite avec brio Pag à la guitare électrique, un instrument qu'il maîtrise bien pour accompagner, en chantant, quelques imitations et moqueries, notamment l'accent de Céline: «Mon pèèèère!» Tout cela sans méchanceté. Pas son style. Il fait aussi une suite coquine de La bitt à Tibi de Raôul Duguay. Bien fait.

L'hommage à son père, décédé l'an dernier, est lui aussi bien dosé, avec une émotion sobre et vraie, un humour respectueux et un souci de rappeler qu'il est nécessaire de faire le deuil de ses proches.

Parfaitement conscient de la veine humoristique superficielle qu'il exploite, P-A ne se prend ni pour Yvon Deschamps, ni pour Jean-Marc Parent, pour qui il a la plus grande estime. Il aime raconter. Faire rire sans vulgarité et sans prétention aucune. «Si le monde sort d'ici plus intelligent, c'est un accident!», lance-t-il même. Mais il ne ressemble à aucun autre humoriste québécois. P-A, c'est une bibitte venue d'une autre époque, celle des histoires lors des soirées familiales au coin du feu. Un prince de la bonhomie, énormément sympathique, que le public montréalais a ovationné.

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Plus gros que nature, de P-A Méthot, demain à 20h, au Théâtre St-Denis.