Sur la scène, une vétuste croix en bois posée sur une table en guise d'autel au milieu de quelques bougies. Sur la croix, on a fixé une peluche. Avec La messe de l'humour, on est plus dans le blasphème que dans la communion et l'humoriste Mehdi Bousaidan et ses invités garderont la même ligne tout le long de cet «office» humoristique présenté une première fois, mardi soir, dans la salle de la Balustrade, au Monument-National, dans le cadre du Zoofest 2013.
C'est un spectacle absurde, prévient Mehdi Bousaidan, vêtu d'une chasuble blanche. «Pourquoi absurde? Car on parle de religion.»
Il y aura en effet beaucoup de blagues sur la religion et leurs adeptes. Pas toujours très nouvelles. «Y'a t'il des juifs dans la salle, c'est sûr qu'à 25 dollars le billet...», lance Mehdi. Visiblement, dans ce spectacle, tout est permis. Et il y aura d'autres blagues du même acabit touchant les chrétiens, les musulmans ou les bouddhistes, à prendre au second degré, s'il-vous-plaît.
Car l'humour de Mehdi Bousaidan est un savant mélange de culture et de contre-culture mâtinée d'absurdité. Exemple: «L'Asie est ma région préférée de l'Orient.» Il aime bien aussi improviser. Ce mardi soir, il faisait chaud dans la salle. Il lance alors: «Avec les spots, j'ai l'impression d'être un Cubain qui s'enfuit de Guantanamo.»
Mehdi Bousaidan fait ensuite entrer un par un ses humoristes invités qui viennent confesser leurs pêchés. JC Surette a fait quelques jeux de mots qui sont tombés un peu à plat. Puis Frank Grenier est venu dire qu'il aimait être «chaudasse mais pas saoul» avant de décliner les effets des différents alcools. Après Satan, alias François Tousignant, qui a donné des conseils pour aller en enfer, Charles Deschamps, un élève de premiere année de l'École nationale de l'humour, qui coproduit ce spectacle, a raconté quelques anecdotes, de même que Mélanie Couture, qui a parlé sexe. Comme d'hab! Mais aussi de vieillissement, des hommes qui pleurent et des bruits que les hommes font quand ils jouissent...
Sur le sexe d'ailleurs, c'est Mehdi Bousaidan qui reçoit la perle de la soirée: «L'Église est pour l'égalité des sexes. Selon nous, tous les hommes devraient avoir la même taille de pénis!»
Mais c'est Jérémie Larouche, en curé puis en rappeur, puis dans un mix des deux, qui a mis le feu à la sacristie! Nettement le meilleur des invités. Avec un texte solide, déclamé sans faux pas, un excellent jeu de scène, une interaction bien dosée avec le public. Du gros travail professionnel, quoi. À quand un 60 minutes juste avec Jérémie Larouche?