En pleine écriture de son quatrième spectacle solo en 19 ans de carrière, François Morency prend son temps. Un luxe qu'il est heureux de pouvoir s'offrir afin de laisser la porte ouverte à des projets qui pourraient le séduire. L'humoriste peaufine ses textes qu'ils testera officiellement l'été prochain avant de partir en tournée à l'automne suivant, puis de faire sa grande rentrée montréalaise en 2014.

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«La mise en scène est faite par Éric Belley [ancien vice-président de JPR] et le fil conducteur est la peur. Je me suis rendu compte à quel point ça prenait une grande place dans la vie de tout le monde et dans la mienne. Tout ce qu'on fait est motivé par ça: la peur de tomber malade, de manquer d'argent, de ne pas être assez aimé, celle du refus, etc. Le mot peur, en soi, n'est pas drôle, mais les applications comiques sont arrivées très rapidement!», lance François Morency qui travaille actuellement sur un numéro sur la peur de devenir un «bonhomme» de 45 ans. «Je lutte contre la bonhommie», ajoute-t-il en riant.

Fort du succès de Dure soirée, son premier livre paru cette année, François Morency pense déjà en écrire un second, dans une tout autre veine. «J'ai envie de répéter l'expérience et mon éditeur m'a dit qu'il me suivrait, même en fiction», précise-t-il.

Animateur de Midi Morency pendant près de sept ans, François Morency n'exclut pas non plus de retourner en ondes. «Mais ce que j'ai envie de faire, on ne me l'offre pas et ce qu'on m'offre, ça ne me tente pas de le faire. Je ne suis pas un DJ et je veux avoir le temps de parler», dit-il.

Ce ne sont pas les propositions qui manquent: en radio, en télé et peut-être même au cinéma. «On m'a proposé d'animer une soirée, sans vouloir la nommer, où l'on remet des prix à des humoristes, mais j'ai dû refuser car c'est vraiment comme écrire un nouveau show, en plus du mien! Côté cinéma, j'ai croisé Émile Gaudreault, récemment. On a jasé ensemble et on a envie de collaborer. Mais il n'y a rien encore de concret», conclut-il.

Sa confession sur le divan

«Je vais roder mon nouveau spectacle dans le cadre de soirées au Corona à la mi-septembre. Ça me permet de tester mon nouveau matériel tout en étant en contrôle. Vous allez pouvoir suivre la construction de mon show et j'aurai aussi des invités, des gars qui testent des sketches pour un prochain spectacle ou un gala.»

Si vous étiez une personnalité qui a marqué l'histoire?

Quelqu'un qui a apporté beaucoup de bonheur juste par sa musique et sa présence, comme Paul McCartney. Je ne suis pas un grand fan des Beatles, mais quand je l'ai vu arriver sur scène à Montréal, j'ai vraiment pogné de quoi.

Si vous étiez un plaisir coupable?

Ne rien faire. J'ai de la difficulté à décrocher mentalement. Mais, physiquement, ne rien faire, je suis très bon là-dedans!

Dans quel univers littéraire aimeriez-vous vivre?

C'est certain que ça ne serait pas dans un roman contemporain. Ni au Moyen-Âge. On voit le Moyen-Âge comme une époque romantique, mais ça devait être une vie de merde: tu pouvais mourir d'un éternuement à 15 ans! Alors, disons à l'époque des Romains, mais du bon bord, en toge sur un récamier avec des raisins!

Quels étaient votre premier disque et votre premier livre?

Mon premier disque acheté avec mon argent était Breakfast in America de Supertramp. Mon premier livre était Agaguk d'Yves Thériault, un roman obligatoire à l'école. C'est une lecture assez crue pour un petit gars, disons qu'on était loin de Martine à la plage.

Qui serait l'invité d'honneur au souper de vos rêves?

David Letterman, même s'il a l'air d'un gars complexe et pas facile. J'aimerais avoir le luxe de jaser avec lui. C'est l'une des deux raisons pour lesquelles je fais ce métier. J'étais au cégep et je regardais son vieux show à NBC. C'était tellement absurde et le temps que je comprenne qui était ce malade-là, j'étais devenu accro.

Quelle est votre plus mauvaise habitude?

J'ai toujours peur de ne pas être à l'heure, alors je suis parfois démesurément à l'avance, surtout quand c'est professionnel. Ma plus grande hantise est d'arriver en retard à un show!

Quel est votre rêve le plus fou?

On souhaite toujours que ce qu'on fait soit exportable sans faire l'effort. C'est l'avantage des Britanniques ou des Américains. Idéalement, ce serait de créer un produit culturel universel sans aucun souci d'adaptation.